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6 mars 2014

Mur de l'Atlantique: Mémorial de Caen,Arromanches les Bains,Colleville-sur-mer

Mur de l'Atlantique: Mémorial de Caen, Arromanches les Bains, Colleville-sur-mer

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Mémorial de Caen

A deux pas des plages du débarquement, le Mémorial de Caen est un musée incontournable sur la Bataille de Normandie et l'histoire du 20e siècle.

 

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Arromanches les Bains

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 Caissons Phoenix. Ces caissons en bétons étaient creux ce qui leur permettait de flotter, ils servaient de brise-lames

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 Flotteurs en bétons, mis là en réserve par les alliés. Ces flotteurs soutenaient les routes flottantes.

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Cimetière américain de Colleville-sur-mer

Le cimetière américain de Colleville sur Mer est situé au sommet de la falaise dominant la célèbre plage d'Omaha Beach.

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Débarquement: en Normandie, les touristes font leur 70e avant l'heure
AFP - ‎jeudi‎ ‎29‎ ‎mai‎ ‎2014

Du cimetière américain de Colleville-sur-mer à celui, allemand, de La Cambe, les touristes commencent à affluer, même sous la pluie, à une semaine du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, une région riche en sites historiques qui espère les attirer durablement.

"Nous, on se fait notre 70e anniversaire avant l'arrivée de tous les présidents, tant que les sites sont facilement accessibles. Le 6 juin, on sera partis", dit Tom.

Ce quinquagénaire américain vient de visiter le cimetière américain de Colleville-sur-mer avec sept amis, dont des "hommes politiques" ou anciens gradés, tous équipés d'une casquette estampillée "70e" et bannière étoilée. Le petit groupe s'est organisé un périple normand à vélo.

Le cimetière américain et ses 9.300 croix blanches surplombant Omaha Beach est le site d'histoire le plus visité de Normandie avec 1,25 million de visiteurs, dont 375.000 Américains en 2013.

Selon Philippe Gay, directeur du Comité départemental du tourisme du Calvados, "on constate une hausse assez significative de la fréquentation des sites (d'histoire, ndlr) depuis les vacances de Pâques". Mais le gros de la fréquentation est attendu la semaine prochaine, d'autant que la météo n'a pour l'heure pas été favorable.

Au Mémorial de Caen, on affiche une hausse de 20% de la fréquentation au cours des cinq premiers mois de 2014 par rapport à ceux de 2013.

En cette fin de matinée, à une dizaine de jours des commémorations, ils sont quelques centaines, Américains, Britanniques, Français, Belges, Néerlandais, à se promener sous la pluie sur la vaste et paisible pelouse du cimetière de Colleville, où des ouvriers s'affairent en vue des commémorations.

-Lieux de mémoire-

"Dans 10 jours, on ne pourra accoster nulle part", déclare Pierre, 75 ans, pêcheur à la retraite, venu de Dieppe. Sans les Américains, "on aurait peut-être encore la croix gammée au bras", dit-il.

Les Britanniques Frank et Joan Kay, du Sussex, ont fait le même raisonnement. "Nous tenions à être ici (au cimetière) avant que ne soient requis tous ces laissez-passer", déclare le couple de retraités.

Alan et Karen Parelius, 75 et 77 ans, eux, sont venus du Michigan parce que Colleville est une étape prévue par leur tour opérateur et "parce que nous avons du respect pour ce que des gens ont fait pour en aider d'autres".

Arrivés de Paris à Bayeux la veille, ces Américains repartent le lendemain au Mont-Saint-Michel avant de prendre la direction de Monte-Carlo.

Julie Ouslati, 27 ans, se promène en pensant à ses grands-parents qui ont vécu la guerre. "C'est important, mais de là à revenir régulièrement... C'est un peu éprouvant comme vacances quand même", dit la jeune Parisienne.

Avec le 70e anniversaire, la région espère convaincre les jeunes de prendre, sur les sites historiques, le relais des témoins de l'époque, de moins en moins nombreux au fil des ans.

A 20 km de là, les touristes sont également de retour, discrètement, parmi les 21.200 plaques ou croix de granite du cimetière allemand de La Cambe (125.000 visites en 2012). "Sites américains, britanniques ou allemands, nous voulons tout voir. Ce qui est important, c'est la paix", affirment Kees et Anneke Brand, deux Néerlandais âgés de 65 et 68 ans. Ils sont là depuis une semaine et pour deux autres encore, mais ils n'ont pas trouvé de camping à moins de 100 km pour la semaine du 6 juin.

Près de 8 millions de personnes sont attendues, en Normandie essentiellement, de juin à septembre pour les quelque 400 manifestations prévues à propos de la Libération.

Région la plus riche de France en sites liés à l'Histoire, la Normandie a attiré près de 5 millions de visiteurs en 2012 sur ses lieux de mémoire, dont 40% d'étrangers.

 

GI. La quête des enfants du débarquement

(Le Télégramme)

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D-Day. Pleins feux sur la Normandie

(Le Télégramme)

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AFP - ‎jeudi‎ ‎5‎ ‎juin‎ ‎2014
Débarquement : hommage aux vétérans en Normandie et ballet diplomatique à Paris

Les vétérans vont être mis à l'honneur jeudi, à la veille du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, avant un intense ballet diplomatique à Paris, où le président François Hollande va recevoir coup sur coup Barack Obama puis Vladimir Poutine.

Les dirigeants des Etats-Unis et de la Russie, engagés depuis des mois dans un bras de fer diplomatique sur fond de crise ukrainienne, ne doivent pas se croiser à Paris. Vladimir Poutine doit par ailleurs s'entretenir dans la capitale française avec le Premier ministre britannique David Cameron.

Auparavant, le président français accueille la Reine Elizabeth II à Paris, alors que la journée de jeudi est placée sous le signe du sacrifice des soldats britanniques.

Le prince Charles doit ainsi se recueillir au "Pegasus Bridge", le pont de Bénouville libéré par les parachutistes de Sa Majesté dans la nuit du 5 au 6 juin.

Ce premier coup d'éclat des soldats alliés à quelques kilomètres de la côte a été suivi de la prise de Ranville, premier village libéré de France continentale. L'héritier du trône d'Angleterre doit y déjeuner avec des anciens combattants, en compagnie de son épouse Camilla.

Le couple assistera au largage de 300 parachutistes britanniques, mais aussi américains, canadiens et français. Parmi eux, un ancien du "D Day", l'Ecossais Jock Hutton, qui doit sauter "en tandem" malgré ses 89 ans.

Alors que les commémorations suscitent depuis plusieurs jours un fort enthousiasme populaire, si le temps le permet, 24 feux d'artifice illumineront le ciel peu avant minuit, ainsi que les premiers bombardements alliés l'avaient fait dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, annonçant la Libération de l'Europe du joug nazi.

De Ouistreham à l'est jusqu'à Saint-Martin-de-Varreville à l'ouest, autrement dit de "Sword Beach" jusqu'à "Utah Beach", le spectacle rendra hommage aux quelque 3.000 soldats alliés -- et autant de civils normands -- tombés dans la journée du 6 juin.

Le point d'orgue des commémorations du 70e anniversaire --très vraisemblablement le dernier anniversaire décennal où des vétérans seront encore présents-- est attendu vendredi après-midi avec la cérémonie internationale sur la plage de Ouistreham, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont Barack Obama, Vladimir Poutine et l'Ukrainien Petro Porochenko ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et la reine Elizabeth II.

Un million de personnes attendues

Mercredi, un premier largage de parachutistes à Carentan, à l'extrémité occidentale de la zone du Débarquement, a dû être annulé pour cause de vent fort. Venus de la côte anglaise, les neuf avions C47 (ou Dakota), dont quatre anciens appareils de la bataille de Normandie, n'ont pu que survoler les milliers de curieux qui les attendaient sous un ciel menaçant.

"Ils auraient quand même pu le faire", râlait Warren Wilt, 91 ans, un ancien combattant du Jour J, venu en uniforme avec ses décorations, dont la "Bronze Star".

Cet ancien de la 82e Airborne a raconté à l'AFP avoir lui-même sauté en parachute lors de la commémoration du 50e anniversaire. "J'ai sauté en 1994", a assuré ce vétéran originaire d'Abbyville (Kansas), deux fois blessé en France et en Belgique durant le conflit.

Quelques 1.800 vétérans sont attendus vendredi en Normandie.

A Carentan, ville stratégique qui a vu la jonction des troupes américaines venues d'Omaha et d'Utah Beach, 19 anciens du "D Day" ont été faits mercredi chevaliers de la Légion d'honneur, une haute distinction française.

"Je ne peux pas y croire. J'en suis très fier et j'en ai les larmes aux yeux", a témoigné pour l'AFP un de ces anciens combattants américains, Louis Masciangelo, 93 ans.

Dans un discours lors de la remise des médailles par les autorités locales, une élève de la ville a salué les vétérans "au nom de tous les adolescents français".

Tous le long de la côte, en plus des chefs d'Etat et de gouvernement, un million de personnes sont attendues d'ici à dimanche.

Cent trente mille hommes avaient débarqué en Normandie le 6 juin 1944. Fin juillet, les Alliés étaient 1,5 million. La bataille de Normandie a fait 37.000 morts côté allié, 50.000 à 60.000 côté allemand.

 
Duportail, Judith
lefigaro.fr - ‎jeudi‎ ‎5‎ ‎juin‎ ‎2014

70e anniversaire du D-Day : les Normands se sentent exclus de la fête

Envoyée spéciale

«C'est marrant, j'ai l'impression de vivre en zone occupée, alors qu'ils étaient nos libérateurs. Partout dans les rues il y a des soldats. Devant l'école de ma fille, il y a même un campement d'Anglais», sourit Cécile, jeune trentenaire normande. Impossible en effet de se promener dans les rues de Caen ce jeudi sans croiser un escadron militaire, une jeep, ou qu'un soldat américain ou britannique vous salue d'un «hello» retentissant. Une atmosphère curieuse qui amuserait les habitants si elle n'était pas accompagnée d'une foule de désagréments. Pour les habitants de Caen, Ouistreham et alentours, les commémorations du 70e anniversaire du débarquement sont plutôt synonymes de galère. Avant l'arrivée des convois officiels, les routes sont déjà surchargées dans les zones où la circulation est autorisée. Vendredi, les embouteillages promettent d'être mémorables: le convoi de Barack Obama et de ses collaborateurs occupe à lui seul trois kilomètres de route.

"Comme si on faisait une grande fête chez vous sans vous inviter", un habitant de Ouistreham

Mais il y a plus que la galère, que les Normands réputés flegmatiques et taiseux comme leurs voisins d'en face Britanniques prennent avec philosophie. Il y a le sentiment d'être exclus. «C'est comme si on faisait une grand fête chez vous sans vous inviter», résume Jérôme, sous le soleil, devant l'église de Ouistreham. Ils ne sont en effet pas conviés aux cérémonies officielles, et le préfet de Basse-Normandie leur a carrément déconseillé d'y venir. Pour ceux qui tenteraient quand même d'y assister, la préfecture a distribué des dépliants informatifs. Il y est notamment indiqué de «prendre un bon petit déjeuner, car manger un sandwich dans un cimetière ne sera pas apprécié», raconte Yvette, bientôt 70 ans et autant de temps passé en Normandie. «Ils nous prennent pour des rustres? Qui va s'imaginer ramener son sandwich au camembert pendant une commémoration?» Patrick se souvient que les cérémonies du 40e anniversaire du débarquement étaient elles nettement plus populaires. «La foule défilait dans les rues de Caen, même la reine était venue à la rencontre de la population.» S'ils ne sont pas conviés à la fête, il convient de rappeler que les habitants ne sont pas complètement oubliés. François Hollande doit prononcer vendredi matin à Caen un discours pour rendre hommage aux 20.000 victimes civiles normandes, mortes lors des batailles qui ont suivi le débarquement. C'est la première fois qu'un hommage aussi explicite leur est rendu lors d'une commémoration.

 

Reuters - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
Le 6 juin 1944 "nous éclaire encore", dit Hollande en Normandie

CAEN Calvados - François Hollande a lancé vendredi matin les cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement allié de 1944 par un hommage aux quelque 20.000 victimes normandes des combats qui conduisirent à libérer l'Europe du nazisme.

Pas moins de 21 chefs d'Etat et de gouvernement, dont la reine d'Angleterre, l'Américain Barack Obama et le Russe Vladimir Poutine, étaient attendus en Normandie, aux côtés de quelque 3.000 vétérans.

"Il y a 70 ans, le 6 juin, le jour se levait sur la Normandie. Et ce jour-là nous éclaire encore", a déclaré François Hollande devant le Mémorial de Caen, l'un des musées français les plus visités.

"Ce jour-là 150.000 hommes venus d'Angleterre, d'Amérique et parfois même de bien plus loin, s'embarquaient pour la France", a-t-il ajouté devant des centaines de personnes émues rassemblées sous le soleil 

Le chef de l'Etat a rappelé que le 6 juin 1944 marquait le début de "l'une des plus féroces batailles de l'Histoire de France" qui allait faire plus de 110.000 morts, dont plus de 20.000 civils".

François Hollande devait ensuite assister avec Barack Obama à une cérémonie franco-américaine au cimetière militaire de Colleville-sur-Mer, qui surplombe la plage d'Omaha Beach, avant un déjeuner au château de Bénouville et une cérémonie internationale à Ouistreham.

Ce rassemblement exceptionnel organisé en présence du président élu de l'Ukraine, Petro Porochenko, s'est transformé de facto en sommet informel sur la crise de ce pays livré au chaos depuis l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en mars et 

l'éclatement de troubles séparatistes pro-russes dans l'Est.

Le sujet était en tête des discussions de jeudi à Paris entre Vladimir Poutine et François Hollande, qui s'en est aussi entretenu avec Barack Obama, partisan d'une ligne dure face à Moscou.

L'une des inconnues de la journée en Normandie est une éventuelle poignée de main, voire un entretien, entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko, élu le 25 mai et dont l'investiture est prévue samedi 

La France a cherché dans ce dossier à favoriser un dialogue favorable à la "désescalade" exigée par les Européens.

"C'est parce que la France a connu cette barbarie que la France fait son devoir pour préserver la paix aux frontières de l'Europe", a dit François Hollande à Caen. "Cette cérémonie nous rappelle à nos devoirs pour porter secours à l'humanité souffrante".

(Elizabeth Pineau, édité par Yann Le Guernigou)

Le Monde.fr
Le Monde - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
Cérémonies du D-Day : Hollande salue la mémoire des civils normands

Devant des vétérans de la seconde guerre mondiale réunis au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, où gisent près de dix mille GI, François Hollande et Barack Obama ont rendu hommage aux cent trente mille hommes qui débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944.

Lors de ce moment fort des cérémonies, qui se déroulent toute la journée, le président français a pris la parole en premier. Il a évoqué les trente-sept mille victimes du côté des alliés et notamment les troupes américaines :

François Hollande a également salué la mémoire des vingt mille victimes civiles de la bataille de Normandie. Le chef de l'Etat a fait une référence aux Françaises victimes des viols de la part des troupes américaines. Des événements encore peu évoqués entre les deux pays :

Cette histoire douloureuse justifie, selon le président français, l'interventionnisme français au Mali ou en République centrafricaine :

Emu devant les milliers de croix blanches, M. Obama a ensuite, lui aussi, évoqué l'héritage des soldats alliés, qui étaient 1,5 million sur les côtes normandes dès le mois de juillet :

«Gentlemen. Je veux que vous sachiez que votre héritage est entre de bonnes mains», a lancé M.Obama aux vétérans présents à la cérémonie, qu'il a encouragés à se lever sous les applaudissements.

 

de Boni, Marc, agence, AFP
lefigaro.fr - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
A Caen, Hollande évoque les Normandes violées par les Américains en 1944

«Dans toutes les guerres, ce sont les civils qui payent un lourd tribut». Prononçant un discours devant le mémorial de Caen face à Barack Obama et aux vétérans de 1944, François Hollande n'a pas hésité à écorner l'image des libérateurs américains, lors des commémorations du 70ème anniversaire du débarquement.

Le président a réveillé une vieille blessure en revenant sur l'épisode des 3500 viols dénoncés par de jeunes femmes françaises, qui auraient été perpétrés par des soldats américains lors de la bataille de Normandie. François Hollande est revenu sur les souffrances des civils, «lorsqu'ils sont victimes du terrorisme, lorsque l'on voit des enfants être des cibles, lorsque la guerre jette des milliers d'enfants sur les routes, lorsque des jeunes filles sont enlevées et livrées à la violence sexuelle».

Une référence aux viols de la seconde guerre mondiale, mais aussi aux opérations engagées au Mali, en Centrafrique et plus récemment pour libérer les 200 jeunes filles retenues par Boko Haram au nord-est du Nigéria. Le président a cependant précisé que: «La France n'oubliera jamais ce qu'elle doit aux États-unis.»

Pour le chef de l'État, le fait que les populations françaises aient souffert par le passé justifie les interventions militaires actuelles à l'étranger: «C'est parce que la France a elle-même vécu ces drames, qu'elle est solidaire des peuples qui affrontent encore en ce moment de telles épreuves (…) C'est parce que la France a elle-même connu la barbarie qu'elle fait son devoir pour préserver la paix partout, aux frontières de l'Europe comme en Afrique», a-t-il souligné.

Selon l'historien américain J. Robert Lilly, auteur de la La face cachée des GI's, paru en 2003, les libérateurs de l'Europe occidentale se sont livrés à de nombreux actes de violence sexuelle en France, mais aussi en Angleterre et en Allemagne. Un an avant l'anniversaire du débarquement ce sujet délicat est revenu sur le devant de la scène avec le livre de Mary Louise Roberts «What's soldiers do». L'auteure indique que 152 soldats américains ont été jugés pour viol entre juin et octobre 1944. Une trentaine d'entre eux ont été pendus, explique-t-elle sur le Monde.fr.

 

Libération. 1944, année érotique

(Le Télégramme)

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 lesechos.fr - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014

Comment le Débarquement a bouleversé nos vies

Lancés aux populations des villages au fur et à mesure de la Libération en guise de fraternisation, les premiers cadeaux des GIs aux Français avaient quelque chose de dérisoire mais aussi de hautement symbolique. Ils incarnaient déjà à leur manière la propagation de l’"American way of life", qui imprégnera très largement la France des Trente Glorieuses.

Le chewing-gum

Le corps expéditionnaire américain emmené en 1917 par le général Pershing avait bien tenté de distribuer quelques chewing-gums sur son passage, mais il faut croire que la mode n’avait pas pris à l’époque… Wrigley’s, c’est la vraie success-story à l’américaine, incarnée par William Wrigley, un vendeur de savon et de lessive de Chicago, qui gratifie ses meilleurs clients de la nouvelle gomme à mâcher à partir de 1891. Dès 1910, il est numéro un en Amérique, avec déjà 20 parfums, dont les stars Spearmint et Juicy Fruit. Il sera le premier à en faire un produit de masse. En 1944, les effets du rationnement l’obligent à retirer ses produits du marché pour deux ans, et à les réserver aux troupes américaines… Après la guerre, il va progressivement étendre sa production à plusieurs continents, jusqu’à la Chine en 1989.

Mais, côté français, le coup de génie est à mettre à l’actif de Courtland E. Parfet, l’un des GI anonymes qui ont débarqué en 1944 en Normandie : l’Américain décide de revenir en France en 1952, pour lancer Hollywood. Un chewing-gum à la chlorophylle 100 % français (la première usine est installée à Montreuil), surfant auprès des jeunes sur l’idée de liberté et sur la mythologie véhiculée par le cinéma en Technicolor. Dès 1963, le leader national du chewing-gum était racheté par General Foods, fondu plus tard dans Kraft Jacobs Suchard.

Le Coca-Cola

Si les Français avaient su plus tôt que le célèbre "Coke" inventé par Pemberton, un pharmacien d’Atlanta, au lendemain de la guerre de Sécession, était fait à base de feuilles de coca marinées dans du vin de Bordeaux (d’où son nom de "French wine Coca" jusqu’à la mort de l’inventeur), sans doute se seraient-ils intéressés plus tôt à la précieuse décoction… Mais, au départ prévu pour guérir les migraines, le bien peu sexy élixir noirâtre à diluer dans de l’eau n’était pas encore le roi des soft-drinks. Si la déferlante a pris bien après la Libération, l’aventure de Coca-Cola en France, elle, n’a pas attendu les GIs. Pour une consommation certes encore confidentielle, la première usine du concentré fut installée dès 1933 avenue Félix-Faure, dans le 15e arrondissement de Paris, sous la coupe de la Société Française des Breuvages Naturels, selon le blog "Des usines à Paris" du journaliste Denis Cosnard. Après guerre, le relais a été pris par une autre usine d’embouteillage sise entre la tour Eiffel et une ex-usine… d’eau de Javel. Aujourd’hui, le groupe d’Atlanta exploite 18 sites de production en Europe, dont 5 en France.

Le Nescafé

On peut être suisse et débarquer dans les bagages des Américains. La genèse du café soluble, avant la guerre, fut plutôt tortueuse. En 1930, le gouvernement brésilien demande, entre autres groupes, à Nestlé de trouver des débouchés pour son café vert en grains, produit en pleine surproduction. Huit ans de recherche seront nécessaires, avant le dépôt d’un brevet du Nescafé aux Etats-Unis, qui permet aux soldats américains d’emporter en Normandie les premières doses de poudre brune lyophilisée. La production avait certes démarré en 1943 en Suisse, mais les premiers tests auprès du public helvète et français furent un échec, malgré le contexte de pénurie de l’époque. Après la guerre, et grâce à quelques améliorations techniques, le côté pratique du produit finira par l’emporter auprès des ménages européens.

Le jean

En 1999, le magazine "Time" désignait le célèbre 501 de Levi’s "meilleur article de mode du XXe siècle". Une consécration pour ce qui était au départ un vêtement professionnel pour cow-boys ou mineurs, apparu en Californie à l’époque de la ruée vers l’or. Dès 1873, Levi Strauss, bavarois d’origine, dépose avec un associé le brevet du solide pantalon renforcé par des rivets. Ses descendants apposeront la petite étiquette rouge sur une poche en 1936, pour différencier les Levi’s des concurrents. Mais c’est après la guerre que le vêtement en épaisse toile denim fait son apparition en Europe, par le canal des magasins de surplus américains. Associé au phénomène des "blousons noirs" et des mauvais garçons, longtemps interdit dans les lycées, le produit préféré de James Dean et de Marlon Brando deviendra à la fin des années 1960 le symbole de la génération hippie, qui le transforme en version "pattes d’eph".

Le tee-shirt

Les Français avaient le "marcel", les Américains ont imposé leur tee-shirt. Au départ maillot de corps réglementaire de l’US Navy à partir de 1919, le "T type shirt" devient un vêtement quasi universel avec le Débarquement. Et que l’on n’hésite plus à porter "dessus", voire fièrement décoré aux couleurs d’une firme. Partis très tôt dans la bataille de la petite chemise 100 % coton, les industriels américains comme Fruit of the Loom (créé dès 1851), P. H. Hanes ou Pilgrim ont vite dicté leur loi et leurs codes.

Les bas nylon

Ce ne sont pas les deux bombes à fission nucléaire lancées sur le Japon, mais tout au moins une arme de séduction massive. En emportant quelques paires de bas dans leur paquetage, à destination des femmes françaises, les Alliés savent qu’ils foncent en terrain conquis. Habituées avant la guerre aux bas de soie (très chers) ou de rayonne (matière chaude et opaque), elles craquent rapidement pour la dernière trouvaille yankee, commercialisée aux Etats-Unis depuis mai 1940, à la suite des découvertes du chimiste DuPont de Nemours. La demande mondiale est telle que des quotas sont instaurés, favorisant, malgré le décollage de la production française, le retour de la moins gracieuse socquette. Mais, dans les années 1960, les bas à jarretières seront à leur tour détrônés par le collant, qui, lui, pouvait se concilier plus aisément avec la toute nouvelle mini-jupe…

Le DDT

De son petit nom "dichlorodiphényltrichloroéthane", c’est un produit aussi utile que controversé. Mis au point à la veille de la guerre par le groupe suisse Geigy pour lutter contre les mites et doryphores, le DDT est présenté aux Américains, qui en produiront en quantités industrielles dès 1943. Il sera abondamment utilisé par les forces américaines dans le sud de l’Italie, qui en arrosent les murs des maisons pour lutter contre le typhus, le paludisme ou la malaria. Par la suite, la Grèce, le Brésil, la Corée, les étangs à moustiques du sud de la France sont traités. Toutefois, le pesticide contribue à détruire les populations d’oiseaux et n’est pas sans danger pour l’homme. Le DDT sera banni au début des années 1970 aux Etats-Unis comme en France. Mais pas dans les pays tropicaux, où les produits alternatifs coûtent cher.

Le champignon mangeur de plantes

Conséquence inattendue du débarquement des Alliés en Provence, en août 1944 : des milliers de platanes dévastés dans le sud de la France. En cause, la présence d’un chancre coloré importé dans les caisses de munitions américaines, elles-mêmes en bois de platane. Des décennies plus tard, les ravages du champignon microscopique ont contraint à l’abattage de plus de 30.000 arbres morts dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, et même jusqu’aux portes de Lyon… soit la position de la 7e armée américaine au 

début de septembre 1944. Le phénomène va également pousser à l’élimination de 42.000 platanes bordant les berges du canal du Midi, l’ouvrage inauguré en 1681 et classé au patrimoine de l’Unesco.

L’invention du 4 x 4

Quand le gouvernement américain a publié l’appel d’offres pour définir un véhicule de reconnaissance léger pour son armée, dès juillet 1940, savait-il qu’il allait lancer pour l’occasion le créneau des véhicules 4 × 4, qui perdure aujourd’hui ? La célèbre "Jeep" vert olive (pour "general purpose", véhicule à tout faire), aura été produite à plus de 637.000 exemplaires jusqu’à l’été 1945, dans les usines de Willis, puis de Ford. Non seulement un certain nombre d’exemplaires sont restés en France après le passage des libérateurs et roulent encore aujourd’hui, mais le français Hotchkiss en fabriquera également près de 28.000 sous licence jusqu’en 1966, pour l’armée française. Quant à la marque Jeep, vouée aux versions civiles, elle a fait partie pendant les années 1980 du portefeuille de Renault, qui n’en a pas fait grand-chose. Avant de passer sous la coupe successive de Chrysler, puis de Daimler et Fiat aujourd’hui.

La gamme des Boeing

Qu’il s’agisse des chasseurs, avions de transport de troupes et bombardiers, tels que les Mustang, Mitchell, C47 et autres "flying fortress" B17, les appareils américains ayant libéré l’Europe furent construits par plusieurs grands avionneurs, comme Douglas ou North American. Mais ils sont presque tous passés ensuite, au fil des restructurations, sous l’aile du groupe Boeing (à l’exception notable de Lockheed Martin). Lors des décennies suivantes, le groupe né à Seattle a donc pris une place prépondérante sur la scène aéronautique européenne, malgré la solide présence d’Airbus et de ses nombreux ancêtres (Aérospatiale, MBB, British Aerospace…). Aujourd’hui encore, Boeing équipe 31 % de la flotte totale d’Air France, dont une bonne part de ses long-courriers.

Les super-héros

Pour les Français lassés des aventures de Bécassine et de Gédéon, le placide canard de Benjamin Rabier, l’effet de souffle est venu des "comics", et en particulier de leurs deux grands éditeurs rivaux, Marvel et DC Comics. Les super-héros auraient-ils vu le jour sans la guerre contre l’Axe ? Alors que les bruits de bottes menacent de plus en plus l’Europe, deux fils d’émigrés juifs, Joe Shuster et Jerry Siegel, créent Superman, le justicier contre les génies du mal. En ces temps troublés, l’ennemi est tout désigné : l’Allemagne hitlérienne. Un succès immédiat. Viennent à la même époque Batman et Captain America, l’archétype du super-héros patriotique. Pour un temps, Mickey Mouse, créé en 1928, n’est plus d’actualité. Une fois l’ennemi vaincu cependant, ces publications commencent à intéresser des éditeurs européens, mais son public d’origine se lasse, faute de combattants. Sans oublier une censure pesante. ll faudra attendre le début des années 1960 pour relancer les surhommes auprès d’une nouvelle génération d’ados. Héros qui ont pour nom Iron Man, Hulk, Daredevil, sans oublier le maître absolu de l’écurie Marvel, Spider-Man, dont l’acte de naissance mentionne août 1962, et qui sera publié en France à partir de 1969.

Le cinéma en Technicolor

Le point commun entre "Chantons sous la pluie", "Fenêtre sur cour" et "Le Livre de la jungle" ? Le Technicolor, un procédé aux couleurs chatoyantes qui fascine le public après les films français de l’Occupation, invariablement en noir et blanc et dûment visés par la censure. Dès la Libération, le flot d’Hollywood déferle dans les salles obscures. Fragile techniquement, le premier procédé utilisé autour de la crise de 1929 n’avait pas vraiment fonctionné outre-Atlantique. Mais c’est sa suite technique, une caméra spéciale trichrome, qui gère trois négatifs, respectivement chargés du rouge, du vert et du bleu, qui marquera un tournant décisif avant la guerre. "Une étoile est née", "La Belle au bois dormant", "Autant en emporte le vent", "Fantasia", les studios d’Hollywood en redemandent. Du moins jusqu’au milieu des années 1950. Car, par la suite, ce procédé coûteux à caméra spécifique sera délaissé, au profit d’un tournage classique, dont les pellicules seront simplement traitées dans les laboratoires Technicolor.

Le stylo bille

Pour tracer leurs plans de vol au-dessus de l’Europe dans leurs avions non pressurisés, les navigateurs de la Royal Air Force tenaient dans leurs mains une invention révolutionnaire : les premiers stylos à bille, avec leur encre à séchage rapide qui ne tachait pas les cartes. Le brevet avait été déposé juste avant le conflit, en 1938, par un journaliste 

hongrois, Laszlo Biro, aidé par son frère chimiste, György. La nature de l’encre, le système d’alimentation, la manière dont la bille en Inox tourne dans son alvéole : chaque détail compte. La première marque à s’imposer, alors que le conflit mondial s’achève, sera Reynolds, sous la houlette d’un homme d’affaires, Milton Reynolds, qui s’empare de l’invention pour lancer un clone, le Rocket, avant les deux inventeurs, émigrés entre-temps en Argentine. Aussitôt après, un fabricant français de stylos à plume, Edmond Regnault, rachète la totalité des brevets de Milton Reynolds pour produire son invention en France. Mais le véritable coup de marketing viendra de Marcel Bich, qui acquiert à son tour les brevets des frères Biro pour lancer dès 1950 le Bic Cristal : la première pointe-bille jetable au monde, vendue seulement 50 centimes. Un véritable rouleau compresseur commercial. La consécration viendra au milieu des années 1960, lorsque la "pointe Bic" s’impose à l’école, évinçant les plumes Sergent-Major et leurs indispensables buvards…

Les cigarettes blondes

Camel, Lucky Strike, Philip Morris : lorsqu’ils jettent du haut de leurs chars des paquets de blondes aux foules libérées, les soldats yankee contribuent à créer un nouveau mythe, dans un pays alors solidement consommateur de tabac brun, voire de tabac à priser. Une concurrence toute neuve et redoutable pour la Seita, le monopole national fondé sous Raymond Poincaré, qui régnera en maître absolu sur la culture française du tabac jusqu’en 1970. Plus légères, munies de leur bout filtre et de leur emballage "flip top box" (le paquet cartonné à rabat qui évite d’écraser les cigarettes), les blondes américaines conquièrent les femmes et les jeunes dans la France des Trente Glorieuses, comme aux Etats-Unis durant les années 1930. La Seita résistera tant bien que mal en lançant des blondes à son tour, mais beaucoup trop tard. D’autant que la suppression des barrières douanières au sein du Marché commun accélère son déclin. En 1994, moins d’une "clope" sur deux vendues en France est produite par l’ex-monopole. Son rival fatal sera Marlboro : peu présente à la Libération dans les paquetages des GIs, elle deviendra la marque de cigarettes la plus vendue au monde, sous la houlette du publicitaire Leo Burnett, l’inventeur de l’icône du "cow-boy Marlboro".

Les relations publiques

L’Europe du plan Marshall, l’Hexagone compris, va bientôt découvrir une nouvelle discipline : les relations publiques, vite adoptées par les filiales des majors américaines du pétrole. "Vérité, authenticité et intérêt", telle était la devise du pionnier du genre, Ivy Lee, un ancien journaliste américain fondateur en 1905 du premier cabinet spécialisé, et qui servira notamment la cause de la famille Rockefeller et de Standard Oil. Autre pilier plus récent, Daniel Edelman, qui, après avoir servi dans les services de guerre psychologique de l’US Army, fonde plus tard son agence à Chicago, en 1952. Edelman, premier réseau indépendant de relations publiques dans le monde, compte à présent 67 bureaux dans 30 pays, dont la France.

Le management

Comment le complexe militaro-industriel américain a-t-il réussi à produire en quelques années 275.000 avions, 6,3 millions de véhicules et 90.000 chars ? Puis à organiser, à quelques jours d’intervalle, deux débarquements mobilisant des moyens considérables, en Normandie et dans les îles Marianne, avec les flux logistiques que cela suppose pour les mois suivants ? En grande partie en appliquant les théories modernes du management, beaucoup plus en vogue de l’autre côté de l’Atlantique. Des cabinets comme AT Kearney et McKinsey sont tous deux fondés dès 1926 à Chicago. Après guerre, le "management à l’américaine", avec ses apports en termes d’organisation et de gestion industrielle, deviendra la mascotte d’une nouvelle génération de dirigeants d’entreprise.

6 Juin 1944. Les souvenirs d'un GI. français

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AFP - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
Le Prince William et Kate ont salué des vétérans britanniques

Le Prince William et son épouse Kate, en chapeau noir et robe bleu clair, ont rendu hommage vendredi à Arromanches à des vétérans britanniques, autour d'un thé tout d'abord, puis ont présidé une cérémonie de commémoration du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

Le couple princier, dont c'est la première visite officielle en France, a rencontré, autour d'un thé, plusieurs anciens combattants, réunis sous un chapiteau autour de longues tables, Kate prenant le temps de discuter avec eux.

"Nous honorons aujourd'hui les vétérans de toutes les nations qui ont participé à l'opération Overlord", a 

ensuite affirmé William, dans un discours, très applaudi, lors de la cérémonie devant les vestiges du port artificiel d'Arromanches, conçu par les Alliés pour débarquer leurs équipements après le Jour J.

"C'est aussi la journée des jeunes -- les gens de ma génération et les plus jeunes -- qui connaissent les événements de 1944 essentiellement à travers des témoignages et les livres d'histoires", a-t-il lancé, devant un parterre de vétérans. "Il est vital que le sacrifice" des soldats alliés "et les raisons de ce sacrifice ne soient jamais oubliés par notre génération et les suivantes", a ajouté William, qui a lui-même servi dans la Royal Air Force comme pilote d'hélicoptère.

 

Le Monde.fr - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
Quand le James Bond français était parachuté sur la France

Son nom est Maloubier. Bob Maloubier. Le parallèle avec James Bond s'impose. A 91ans, l'homme conserve un incroyable bagou, un charme aussi énorme que ses moustaches soignées et un goût prononcé pour le champagne. Après une vie à parcourir le monde et à monter des coups tordus pour le compte des services secrets français, puis de la compagnie pétrolière Elf, il est de retour où tout a commencé. Hasard ou destin, sa maison de campagne en Normandie se trouve tout près de là où il a été parachuté la première fois.

"Mettez l'Europe à feu !"

C'était en août 1943. Le jeune Bob, neuilly-pontain bien sous tous abords, saute sur Louviers. Agé de tout juste 20ans, il arrive avec une mission essentielle, que Winston Churchill a résumé quelques années auparavant d'une phrase-slogan : « Mettez l'Europe à feu ! »

Bob ne travaille pas pour De Gaulle et son BCRA (Bureau central de renseignements et d'action). Comme il le raconte dans son autobiographie, Agent secret de Churchill (Tallandier, 2011), il a été recruté par les Britanniques, à Alger où il était arrivé l'année précédente en voulant rejoindre Londres. Il appartient à l'ultraconfidentiel Special Operations Executive (SOE), le « bébé » de Churchill, en charge de l'action « subversive ». Face à l'Europe défaite, le Vieux Lion a imaginé d'envoyer sur le terrain des agents pour mener une guérilla de l'intérieur, à coup d'attentats et de lutte « asymétrique » comme on dit aujourd'hui. Dans chaque pays occupé, il envoie des petites équipes de trois personnes – un spécialiste des explosifs, un chargé des liaisons radio, un chef de groupe – qui ont pour mission de faire dérailler les trains, sauter les ponts, détruire les usines…

Pendant la seconde guerre mondiale, 13000personnes travailleront pour le SOE. Seule une minorité sont des agents sur le terrain, le reste travaillant en soutien depuis l'Angleterre. La section française comptera environ 350agents. Aujourd'hui, Bob Maloubier est l'un des deux derniers encore en vie.

En cet été 1943, le Débarquement se prépare, tout le monde le sait. Où et quand, rien n'est sûr, mais il faut affaiblir les fortifications du mur de l'Atlantique mis en place par Rommel. Bob reçoit par radio clandestine le nom des cibles industrielles qu'il doit viser : une usine qui fabrique des pièces de train d'atterrissage d'avions, une autre qui fournit en électricité la zone industrielle de Rouen, et – son plus beau coup – un navire ravitailleur de sous-marins au Havre. « J'ai fourni l'explosif à un de mes gars, qui travaillait au port. Il l'a mis dans la soute. Le lendemain, on ne voyait plus que le drapeau du navire qui sortait de l'eau ! »

Sauvé de la mort par le gel

Pendant cinq mois, Bob Maloubier tisse son réseau en France. Une longévité exceptionnelle, alors que la durée de vie moyenne des agents du SOE en mission 

est de six semaines. ça ne pouvait pas durer. Dans la nuit du 20décembre 1943, en route sur sa Mobylette, Bob tombe sur une voiture de la Wehrmacht. Capturé, il parvient à s'échapper, mais il est touché d'une balle qui lui transperce foie et poumon. Crachant le sang, haletant, il s'enfuit à toutes jambes, traverse un canal pour échapper aux chiens et s'écroule dans un champ. Dehors, il fait moins 10degrés.

« Ce jour-là, je suis mort. » Ou plutôt il serait mort d'une hémorragie par un temps normal. Mais le froid arrête le saignement. « Je me suis réveillé le lendemain, une gaine de glace autour de moi. » Il se traîne jusqu'à un médecin, qui le soigne comme il peut. Quelques mois plus tard, il est remis d'aplomb, et parvient à rentrer à Londres. Pendant que les agents du SOE mettent « l'Europe à feu », les services secrets de Sa Majesté travaillent depuis l'Angleterre à un autre plan, essentiel au succès du Débarquement : Fortitude. C'est le nom de code d'une gigantesque opération de désinformation, pour faire croire aux Allemands que le Débarquement aura lieu ailleurs qu'en Normandie. Au nord, l'objectif est de faire gober à l'ennemi qu'en Ecosse, une quatrième armée britannique – qui n'existe pas – est prête à attaquer par la Norvège. Au sud-est de l'Angleterre, il s'agit d'inventer la First United States Army Group (Fusag), qui préparerait une offensive dans le Pas-de-Calais.

Arabel, l'agent double venu d'Espagne

Dans son livre paru en mai, Les Secrets du jour J. L'Opération Fortitude ou comment Churchill mystifia Hitler (éditions La Boétie), Bob Maloubier raconte comment un improbable petit Espagnol va jouer un rôle décisif dans son succès. Quelle mouche a donc piqué Juan Pujol Garcia ? Scandalisé par la victoire d'Hitler, opposé à la dictature de Franco, il se présente un jour de 1941 à l'ambassade de Grande-Bretagne à Madrid, proposant d'être espion. On lui rit au nez, ne sachant d'où sort cet olibrius. Il se dit qu'il aura peut-être plus de chance d'être accepté s'il devient… agent allemand dans un premier temps.

Il y parvient, retourne voir les Alliés, leur propose d'être agent double. Nouveau rejet, jusqu'à ce qu'un Américain s'intéresse de près à cet étrange Juan Pujol Garcia et convainque ses homologues britanniques de l'utilisation qui peut en être faite. Enfin arrivé en Grande-Bretagne, et sous contrôle étroit, Arabel – son nom de code – envoie de multiples messages aux Allemands, s'invente un réseau et des collaborateurs, complètement fictifs. De temps à autre, il donne des informations correctes, pour gagner leur confiance.

Quand arrive le Débarquement, tout est en place : la guerre d'usure du SOE d'un côté, celle de désinformation des agents doubles de l'autre. Le 6juin, Arabel – avec l'approbation directe de Churchill – tente un coup de maître: dès 3heures du matin, il envoie un message avertissant d'un important débarquement sur les plages de Normandie. Son bureau de liaison en Espagne étant fermé la nuit, les officiers sur place ne recevront l'information que bien trop tard. Mais leur confiance en Arabel est désormais complète.

Faire sauter deux ponts par nuit

Deux jours plus tard, ils sont donc prêts à le croire quand celui ci leur révèle que le vrai Débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais. « L'offensive actuelle est un piège… Ne lançons pas toutes nos réserves… », avertit-il par radio. Le haut-commandement allemand ordonne immédiatement aux unités parties en renfort vers la Normandie de faire demi-tour.

Parallèlement, le 7juin, Bob Maloubier et son équipage s'envolent d'Angleterre. Destination: le Limousin. Objectif : saboter la remontée de la redoutable division Das Reich, qui part à la rescousse vers la Normandie. A raison de deux ponts par nuit, Bob ralentit leur progression. « Je faisais sauter les ponts la nuit. Le lendemain, une locomotive blindée des Allemands venait, ils réparaient, se retiraient… et je recommençais la nuit d'après. » Au total, Das Reich prendra quinze jours de retard. Entre les renforts allemands bloqués dans le Pas-de-Calais et ceux immobilisés par les embuscades du SOE, les troupes alliées ont bénéficié d'un répit inestimable. Point commun dans cette bataille: Winston Churchill, et son goût des coups tordus.

Pourtant, en France, l'existence du SOE a longtemps été passée sous silence. De Gaulle ne voulait pas en entendre parler : après la guerre, il a tout fait pour en taire les exploits. La Résistance se devait d'être exclusivement française. Le livre de référence de l'historien Michael Foot sur le SOE, publié en 1966, ne sera traduit en français… qu'en 2008 (Des Anglais dans la Résistance. Le SOE en France, 1940-1944, préfacé par Jean Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2011, 2e éd.). Et soixante-dix ans plus tard, Bob Maloubier sait qu'il sera invité aux cérémonies de commémorations… par les Britanniques, pas par les Français 

Cet article est tiré du hors-série du Monde, « 1944, Débarquements, résistances, libérations», actuellement en kiosque, 100pages, 7,90euros.

 

Le Monde.fr
Le Monde - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
Un vétéran s'échappe de sa maison de retraite pour aller aux commémorations du Débarquement

Un vétéran britannique, bravant l'interdiction de sa maison de retraite de se rendre aux commémorations du Débarquement, s'est échappé de l'établissement et a été retrouvé douze heures plus tard en Normandie, a rapporté vendredi 6 juin le Daily Telegraph.

Le pensionnaire de 89 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, avait décidé d'ignorer les ordres des aides-soignantes et de se rendre, coûte que coûte, auprès de ses anciens camarades. Il s'est échappé jeudi matin, avec ses médailles cachées sous son imperméable, pour rejoindre un bus de vétérans qui se rendait à Ouistreham, en Normandie.

LOCALISÉ EN NORMANDIE

Le personnel de la maison de retraite de Hove, dans le sud-est de l'Angleterre, a donné l'alerte en début de soirée. La police du Sussex a alors fouillé toute la zone, vérifié auprès des hôpitaux, des compagnies de bus et de taxis, en vain.

Le fugueur a finalement été localisé le soir même, sain et sauf, au milieu de ses camarades du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. «La maison de retraite a reçu un appel d'un autre vétéran assurant que le pensionnaire se portait bien et qu'il rentrerait en toute sécurité une fois les cérémonies terminées», a rapporté un porte-parole de la police.

 

Le Nouvel Observateur
tempsreel.nouvelobs.com - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
D-Day : les 5 phrases du jour qui resteront dans l'histoire

Le 6 juin 1944, 132.000 soldats alliés ont débarqué en Normandie, point de départ de la libération de l'Europe occidentale du joug nazi. 10.500 soldats sont tombés du côté des forces alliées et 10.000 côté allemand. 70 ans plus tard, les commémorations, souvent chargées d'émotions, se sont succédées ce vendredi 6 juin. Et les discours. Voici les cinq phrases à retenir de la journée.

"Je voulais que le rôle des normands fût reconnu"

Le président François Hollande a rendu l'"hommage de la Nation" dans la matinée aux 20.000 victimes civiles, aux familles françaises "qui ont connu le chaos et la mitraille" pendant la Bataille de Normandie, lors de la première cérémonie pour le 70e anniversaire du Débarquement allié.

Il s'agit de la première reconnaissance officielle de ces quelque 20.000 morts entre le 6 juin et le 22 août 1944. La région n'a été définitivement libérée du joug nazi que le 12 septembre.

"Je voulais aujourd'hui en ce 70e anniversaire que l'hommage de la Nation puisse s'adresser à tous, civils et militaires [...] Je voulais que le rôle des normands fût reconnu", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours au Mémorial de Caen.

"Commencée peu après minuit dans le fracas et le feu, cette journée [du 6 juin] s'acheva dans le sang et les larmes, larmes de douleurs, larmes de joie, au terme de 24 heures qui ont changé le monde et marqué à tout jamais la Normandie", a rappelé Français Hollande.

"Les réfugiés se terrent dans les caves, dans les carrières, dans les galeries des mines, dans les églises et dans les monuments comme à l'Abbaye aux Hommes à Caen. La solidarité s'organise. Mais les casernes de pompiers sont hors d'usage, alors les bonnes volontés s'allient pour éteindre les incendies. Partout, des hommes et des femmes de tous âges et de toute condition bravent la mort pour secourir les blessés, déblayer les décombres, héberger les sinistrés."

"La France n'oubliera jamais ce qu'elle doit aux Etats-Unis"

Au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, François Hollande revient devant le président américain Barack Obama sur le déroulement du débarquement en Normandie. "La France n'oubliera jamais ce qu'elle doit aux Etats-Unis", lance François Hollande.

"Nous célébrons aujourd'hui une date mémorable de notre histoire où nos deux peuples se sont confondus dans un même combat, celui de la liberté", poursuit le président français.

Et François Hollande de conclure : "Vive l'Amérique, vive la France, et vive la mémoire de ceux tombés pour notre liberté !"

"La Normandie. C'était la tête de pont de la démocratie"

"Quand le monde vous rend cynique, arrêtez-vous une seconde et pensez à ces hommes", déclare, ému, le président américain dans le cimetière de Colleville qui surplombe la mer et où s'alignent les croix blanches à perte de vue. 10.000 G.I.s reposent ici.

Barack Obama et François Hollande ont salué avec émotion vendredi la mémoire des soldats américains tombés lors du Débarquement de juin 1944 en Normandie, lors d'une cérémonie au cimetière de Colleville.

"Gentlemen. Je veux que vous sachiez que votre héritage est entre de bonnes mains", lance le président américain aux vétérans présents à la cérémonie.

"Omaha Beach. La Normandie. C'était la tête de pont de la démocratie."

"Nous avons travaillé pour transformer de vieux adversaires en nouveaux alliés. Nous avons bâti une nouvelle prospérité. De l'Ouest à l'Est de l'Europe. De l'Amérique du Sud à l'Asie du sud-est : 70 ans de mouvements démocratiques se sont propagés."

S'adressant à François Hollande et aux Français, Barack Obama proclame : "Vous êtes de vrais amis. [...] Aujourd'hui, nous aussi nous remercions le peuple français."

"Cesser au plus vite de l'effusion de sang"

 

En marge de la journée de commémoration et du déjeuner des chefs d'Etat ce midi, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien élu Petro Porochenko se sont, pour la première fois, brièvement parlé.

C'est François Hollande qui, selon son entourage, "a réuni Poutine et Porochenko au château de Bénouville en marge des cérémonies". Le Russe et l'Ukrainien "se sont serré la main et ont conversé tout à fait normalement. Il s'agissait d'un échange normal et grave entre deux dirigeants", a détaillé cette source, précisant que la chancelière allemande Angela Merkel avait été associée à la réunion.

Le Kremlin a affirmé que Vladimir Poutine et Petro Porochenko s'étaient prononcés "pour la cessation au plus vite de l'effusion de sang" et le règlement de la crise "par des moyens politiques et pacifiques".

Les deux hommes se sont prononcés pour la cessation "des actions armées des deux côtés, tant du côté des forces armées ukrainiennes que de celles des partisans de la fédéralisation de l'Ukraine", affirme le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences russes.

"Un dialogue a pu s'amorcer entre les deux sur de possibles mesures de désescalade", et "les modalités d'un cessez-le-feu (entre Kiev et les séparatistes pro-russes) seront également discutées dans les jours qui viennent", assure-t-on dans l'entourage de François Hollande.

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont également parlé pendant une dizaine de minutes, en marge du déjeuner : "Il s'agissait d'une conversation informelle, pas d'une réunion bilatérale officielle", explique Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale du président américain.

"Si nous pouvons vivre en paix, c'est grâce à ses hommes"

"Nous nous inclinons devant toutes les victimes du nazisme", a déclaré le président français, lors d'une cérémonie solennelle à Ouistreham réunissant cet après-midi une vingtaine de chefs d'Etat et gouvernement, dont l'Américain Barack Obama, le Russe Vladimir Poutine, la Reine d'Angleterre et l'Allemande Angela Merkel.

"Le sort de l'humanité s'est joué le 6 juin 44", a lancé François Hollande, saluant "le courage des parachutistes qui ont sauté dans la nuit, le courage des rangers, le courage des soldats britanniques, le courage de tous ces jeunes venus du monde entier" pour participer au Débarquement.

Le président a également rendu hommage à l'Armée Rouge et salué "le courage des Allemands, victimes aussi du nazisme, entraînés dans une guerre qui n'était pas la leur, qui n'aurait pas dû être la leur".

Et le président d'insister sur "le devoir" de paix des dirigeants mondiaux actuels : "C'est notre devoir que d'assurer la paix partout et s'il y a eu ce rassemblement des chefs d'Etat et de gouvernement c'est aussi pour servir la paix et, là où elle est menacée, pour trouver des solutions, des issues pour qu'un conflit ne dégénère pas dans une guerre", lance François Hollande, dans une référence claire à la crise ukrainienne. 

"Vous serez toujours là, ici, présents, sur les... par elysee

R.F. avec AFP

 

Reuters - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
Il y a 70 ans, le premier journaliste sur les plages normandes

PLAGES DE NORMANDIE - Il y a soixante-dix ans, le correspondant de Reuters Doon Campbell était le premier journaliste à débarquer sur les plages normandes et, à seulement 24 ans, le plus jeune correspondant de guerre britannique à couvrir l'assaut allié contre la 'Forteresse Europe'.

Il a travaillé pendant trente ans pour Reuters, couvrant de nombreux événements comme l'assassinat du Mahatma Gandhi en 1948. Il est mort en 2003, à l'âge de 83 ans.

Voici le récit du débarquement tel qu'il l'a vécu au matin du 6 juin 1944 et raconté dans son livre 'Magic Mistress – A 30 year affair with Reuters’, publié en 2000.

"Dans le lointain, notre zone de débarquement apparaît comme une tache teintée de noir et de brun. La péniche zigzague pendant les deux derniers milles, évitant les obus qui viennent maintenant à notre rencontre. Il y a des bateaux partout, un ou deux en feu ou en train de couler, d'autres heurtant des obstacles mal définis mais la plupart d'entre eux constituant une masse immense voguant dans la brume vers la côte normande.

"Pour les derniers mètres, les gaz sont mis à fond et à 09h06 nous atteignons Sword Beach. La rampe de débarquement abaissée est raide et glissante, je tombe dans l'eau qui m'arrive à la poitrine, au bord de la plage minée.

"Les commandos, le visage couvert de graisse de camouflage, foncent en avant. Je me démène. Mon paquetage est trempé, il me serre terriblement aux épaules, vraiment de quoi se noyer facilement. Encore un bond en avant, avec l'aide d'un caporal déjà dans l'eau, un costaud, et j'ai enfin pied.

"Devant nous, la plage. Un cimetière de sable où gisent des corps. Morts ou blessés sont éparpillés un peu partout, parfois avec une jambe ou un bras en moins. Le sable boit leur sang. 

"Derrière moi, les obus des batteries côtières font s'élever d'immenses gerbes d'eau. Des petits bateaux se faufilent vers la plage et, plus loin, une armada de cuirassés, de croiseurs, de destroyers et de navires de soutien pilonne la côte pour paralyser les défenses adverses.

"Inutile de chercher à remonter la plage par petits bonds avec les commandos, dont beaucoup sont équipés de bicyclettes pliables. Pour moi, chaque pas est un effort terrible sous le poids de mon paquetage qui me brise le dos.

"Trempé, j'ai l'impression de peser une tonne. Pendant que les commandos poursuivent leur avance et se mettent à couvert dans les bois qui bordent la plage, je me traîne à l'abri du mur d'un jardin et traverse un chemin creux jusqu'à un champ où je m'affale dans un fossé, à environ 200 yards (180 m) de la plage. Des blessés sont avec moi.

"Dans ce fossé, nous luttons pour notre survie, griffant le sol détrempé où nous voudrions nous creuser un abri pour être moins exposés aux tirs incessants des canons et des mortiers.

"A chaque projectile qui tombe près de nous, nous sommes couverts de terre et l'eau traverse nos uniformes. Mais nous remercions Dieu d'être dans ce fossé boueux.

"A chaque accalmie, je me démène pour tenter de me débarrasser de mon paquetage. Quand finalement j'y arrive, j'en retire discrètement ma machine à écrire, qui est intacte.

"Je prends aussi une feuille de papier et commence à taper sur le clavier. Mais c'est sans espoir: à chaque fois que j'essaie de rédiger ma dépêche, un obus de mortier explose à quelques mètres ou frappe le bord du fossé. Le clavier se couvre de terre, les touches se bloquent. J'arrache alors une page à un cahier d'écolier et j'écris quelques lignes qui commencent ainsi: 'dans un fossé, à 200 yards à l'intérieur des côtes normandes'. Ces quelques lignes ne parviendront jamais à Reuters.

"Abandonnant le fossé, je me glisse par petits bonds jusqu'à la plage, parfois je rampe, je me relève quand je me dis que les Allemands sont peut-être en train de recharger leurs pièces... Un officier de marine, qui fait la navette entre la Normandie et la côte anglaise, accepte de prendre mes petits bouts de papier tout crasseux pour les remettre à l'agence. Je lui donne cinq livres. Je ne l'ai jamais revu."

(Guy Kerivel pour le service français)

 

Le Monde.fr
Le Monde - ‎vendredi‎ ‎6‎ ‎juin‎ ‎2014
D-Day : une cérémonie, 21 chefs d'Etat, 8 moments forts

D-Day, soixante-dix ans après. Toute la journée, les 21 chefs d'Etat et les 3 000 vétérans ont célébré la mémoire des victimes du Débarquement. Retour en images sur les moments forts de cette journée.

Avant le déjeuner, Barack Obama et Vladimir Poutine discutent pour la première fois depuis le début de la crise ukrainienne. Le président américaine a demandé à son homologue russe «d'apaiser les tensions en Ukraine», sous peine de voir s'aggraver l'isolement de la Russie par les Occidentaux.

Cimetière de Colleville-sur-mer, François Hollande rend hommage aux soldats américains


« La France n'oubliera jamais ce qu'elle doit à ces soldats et aux Etats-Unis. (…) Nous célébrons aujourd'hui une date mémorable de notre histoire où nos deux peuples se sont confondus dans un même combat, celui de la liberté. »

Cimetière de Colleville-sur-mer, Barack Obama évoque l'héritage des soldats

« Quand le monde vous rend cynique, arrêtez-vous une seconde et pensez à ces hommes. (…) Omaha Beach. La Normandie. C'était la tête de pont de la démocratie. (…) Nous avons travaillé pour transformer de vieux adversaires en nouveaux alliés. »

Château de Benouville, déjeuner et tractations diplomatiques


En marge du déjeuner, le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko, a rencontré pour la première fois son homologue russe, Vladimir Poutine. Cet entretien d'environ un quart d'heure, en présence du président français et de la chancelière allemande, Angela Merkel, 

était préparé depuis plusieurs jours mais avait été gardé secret. « La discrétion étant une condition du succès », a précisé l'Elysée.

L'apparté Obama-Poutine

Avant le déjeuner, Barack Obama et Vladimir Poutine discutent pour la première fois depuis le début de la crise ukrainienne. Le président américaine a demandé à son homologue russe « d'apaiser les tensions en Ukraine », sous peine de voir s'aggraver l'isolement de la Russie par les Occidentaux.

Château de Benouville, François Hollande reçoit les chefs d'Etat

Au menu du repas, des produits du terroir et de la mer : saint-pierre, fondant de veau, biscuit normand poire caramel. Et un discours de M. Hollande en amuse-bouche.

Plage d'Ouistreham, Hollande honore toutes les victimes

 « Nous nous inclinons devant toutes les victimes du nazisme. Je veux saluer le courage des Allemands, victimes aussi du nazisme, entraînés dans une guerre qui n'était pas la leur, qui n'aurait pas dû être la leur.»

Sur la plage d'Ouistreham, l'hommage de la France

Un spectacle a cloturé la cérémonie.

Cimetière de Ranville, Angela Merkel remercie les alliés

« Le 6 juin 1944 n'est pas le jour de la libération définitive, mais c'est le jour du début de la libération, qui nous permet d'exprimer notre gratitude vis-à-vis des énormes sacrifices consentis par les Alliés pour nous libérer du nazisme. »

Palais de l'Elysée, Hollande dîne avec la reine d'Angleterre

Hollande se réjouit de la présence d'Elizabeth II, seul chef de gouverneement encore en exercice à avoir connu la guerre. « L'Angleterre sera toujours la sœur de la France. (...) Rivaux mais toujours complices », déclare le président Hollande, citant Victor Hugo.

« Nous sommes tous deux gardiens de la paix et de la sécurité au niveau international », ajoute la reine, alternant des phrases en français et en anglais.

 

Hommages aux héros 

(Le Télégramme)

 

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Le Parisien - ‎samedi‎ ‎7‎ ‎juin‎ ‎2014
D-Day : John Kerry s'est recueilli en Bretagne... dans son fief familial !
Une journée très particulière pour le plus français des Américains... Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a mêlé ce samedi son histoire familiale et celle de la Seconde Guerre mondiale en France en commémorant la libération de Saint-Briac-sur-Mer (Bretagne) pendant l'été 1944, une commune qui est le fief... d'une partie de sa famille.

«Une signification particulière pour moi»

«Il est merveilleux d'être ici pour célébrer cette commémoration de la Libération et le lien éternel qui unit les Etats-Unis et la France», a lancé John Kerry sous un soleil radieux, devant des centaines d'habitants de Saint-Briac, là où sa famille possède un manoir, les Essarts, que son grand-père maternel James Forbes avait fait construire dans les années 1920, alors qu'il faisait des affaires en France. «Saint-Briac et toute la Bretagne ont évidemment une signification particulière pour moi et pour toute ma famille», a déclaré John Kerry, tout sourire, dans un bel effort pour prononcer son discours en français.

Le chef de la diplomatie américaine a rendu hommage à la mémoire de trois soldats américains tombés lors de la libération de Saint-Briac, le 15 août 1944. La France «a évidemment connu une tragédie pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais la France s'est reconstruite pierre par pierre. Aujourd'hui, la France est plus forte que jamais», a affirmé John Kerry, sous les applaudissements et au rythme d'un orchestre de jazz dans ce village de 2.000 âmes, situé à quelques encablures de Dinard et Saint-Malo. «La défense de la liberté, sans compromis, était inscrite au coeur du partenariat entre la France et les Etats-Unis. [...] C'est ce qui nous a uni dès les premiers jours de l'histoire de l'Amérique. Et c'est certainement ce qui nous unit aujourd'hui», a conclu le secrétaire d'Etat.

Sa mère, Rosemary, est née à Paris dans les années 20

John Kerry a également remercié le maire et la commune de Saint-Briac, dont les habitants, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avaient pu préserver quelques vestiges de la maison des Essarts, qui fut occupée puis incendiée par les nazis. La résidence fut reconstruite après la guerre par la famille Forbes. «Nous n'oublierons jamais le courage et la gentillesse des habitants de cette ville», a dit John Kerry, sous les remerciements de la foule, agitant des fanions français et américains.

John Kerry a passé plusieurs étés durant son enfance dans cette propriété, en compagnie de son cousin germain, l'ancien ministre français de l'Environnement, Brice Lalonde. Leurs mères respectives étaient en effet les filles de James Forbes. Devant ses hôtes, John Kerry a de nouveau raconté comment sa mère Rosemary Forbes, née à Paris au début des années 1920, avait été «infirmière à Paris» au début de la Seconde Guerre mondiale, soignant des blessés revenus du front, avant de fuir la capitale en 1940, de «traverser la France à vélo jusqu'au Portugal, puis vers l'Amérique».

Saint-Briac, théâtre d'une célèbre photo
La libération de Saint-Briac a été immortalisée par une photo devenue célèbre, montrant un G.I. américain embrassant une petite Française. Le cliché avait été pris par un soldat de la 83e division d'infanterie, Tony Vaccaro, présent samedi aux célébrations à Saint-Briac. «C'est par accident que j'ai pu prendre cette photo», a plaisanté Tony Vaccaro, 93 ans, mêlant l'anglais et le français, alors que John Kerry inaugurait une place portant le nom du photographe.

(AFP/Jean-Sébastien Evrard)
D-Day. John Kerry célèbre la libération de Saint-Briac
(Le Télégramme)
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Jour J. Un puissant et grand"merci"
(Le Télégramme)

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de Royer, Solenn
lefigaro.fr - ‎samedi‎ ‎7‎ ‎juin‎ ‎2014
Les aventures de "la petite princesse" Elizabeth à Paris en 1948

 

Quand François Hollande a offert à la reine Elizabeth II une série de photos la représentant avec les présidents de la République française l'ayant accueillie lors de ses nombreuses visites officielles en France, Sa majesté a demandé pourquoi manquait la photo où elle figure aux côtés de Vincent Auriol… L'Élysée n'avait pas retenu ce cliché, pris lors de la première visite d'Elizabeth à Paris en 1948, parce qu'elle n'était alors que princesse. Tout au long de sa visite d'État en France, qui s'est achevée samedi en fin de matinée, Elizabeth II a évoqué ce premier séjour à Paris, qui l'a profondément et durablement marquée. Un voyage de quatre jours, du 14 au 17 mai 1948. Trois ans après la fin de la guerre. Elle avait alors vingt-deux ans, était enceinte du futur prince Charles, et quittait le sol britannique pour la première fois de sa vie.

Jeudi 14 mai 1948. La princesse Elizabeth et le duc d'Edimbourg quittent l'Angleterre dans un ferry boat pour Dunkerque. C'est le duc d'Edimbourg, en uniforme d'officier de marine, qui gouverne le navire à la sortie du port de Douvres. La «petite princesse», comme l'a baptisée la presse, ne sortira pas de sa cabine pendant toute la durée de la traversée, au grand dam des passagers. La suite princière compte quatre personnes seulement: une dame de compagnie, une femme de chambre, un secrétaire particulier et un lieutenant de vaisseau.

En dépit d'un brouillard à couper au couteau, le ferry arrive en avance d'une demi-heure sur l'horaire prévu et accoste au port de Dunkerque à 3 heures 30 du matin. Dans la foulée, le couple princier prend le train de 5 heures 07 pour rejoindre Paris, où ils sont attendus à 9 heures 25. La locomotive a été astiquée et remise à neuf pendant deux jours. Le wagon où ils s'installent est empli de fleurs, offertes par la SNCF. La princesse est vêtue d'un tailleur gris perle et d'un chapeau du même ton, ornée de quatre roses recouvertes de tulle. La presse salue «l'aisance charmante» de la princesse. Le couple est accueilli dans la liesse, la ferveur. En parcourant les rues de Paris, Elizabeth s'étonne de cet accueil «affectueux» et «enthousiaste»: «Mais comment les Français ont-il pu guillotiner un roi?»

Depuis le palais Galliera, la princesse confie que sa visite en France est la première qu'elle effectue «dans un pays étranger». «Tous les hommes, les Anglais comme les autres, ont beaucoup à apprendre des Français», lance-t-elle, au détour d'un discours. Le programme du séjour est chargé: un dimanche à Longchamp, un diner de 56 couverts à l'Elysée, une soirée à l'Opéra, un déjeuner à Barbizon, un autre au Trianon, une promenade en vedette sur la Seine… A Versailles, la princesse visite les appartements du XVIIe siècle, les salles de l'Entente cordiales. «Je suis heureuse de voir enfin ces lieux auxquels je rêvais dans mon enfance», glisse-t-elle au conservateur du Château.

Quelques slows et Édith Piaf

Le lundi soir, le couple princier est attendu au restaurant parisien, la Tour d'argent. La princesse d'Angleterre peut choisir son menu, sans contrainte: consommé madrilène, filets de sole grillée, canard au sang et soufflé Walters. Elle goute un Porto 1848, dit «Porto du retour des Indes», dont l'histoire veut qu'il ait fait cinq fois le 

tour du monde dans les cales d'un vaisseau. Ils terminent la soirée chez Carrère: la reine est vêtue d'une robe de satin bleu nuit, assortie de clips de diamants, et d'une cape de renard blanc. Le duc a un œillet grenat à sa boutonnière. Elizabeth danse quelques slows avec son mari, puis avec Lord Duncannon. Avant d'écouter le «fantaisiste Henri Salvador» (selon les mots de la presse de l'époque) et Edith Piaf. Cette dernière est présentée à la princesse, qui l'invite à sa table.

Si Elizabeth a apprécié cette éblouissante soirée, elle garde un regret. Avant de quitter Londres, elle avait fait part de son souhait d'assister à une représentation des Mains sales de Jean-Paul Sartre. Au grand dam de l'Ambassade britannique à Paris, qui tenta de l'en dissuader. Le journaliste du Figaro, Maurice Répin, en fait ainsi le récit, dans l'édition du 18 mai 1948: «Cela a pris l'allure d'une compétition entre Elle (la princesse, NDLR) et l'ambassade. Cette dernière jugeait qu'il n'était pas opportun ni souhaitable que la future reine d'Angleterre assistât à une pièce où la politique est flétrie comme un mal monstrueux. Pouvait- elle entendre certaines répliques particulièrement brutales et cruelles? Sans doute était-ce délicat. Mais elle le 

voulait. Devant son insistance, on fut bien contraint de retenir quatre avant-scènes et vingt-quatre fauteuils d'orchestre. Cependant, on espérait qu'elle finirait par s'incliner devant la raison d'Etat.»

Le théâtre Antoine Lucien Brulé était fin prêt à recevoir la princesse et le duc d'Edimbourg. Deux jours avant la représentation, l'ambassade appelle et prie de bien vouloir «conserver les places». Mais à la veille du spectacle, le théâtre est finalement avisé qu'il peut en disposer. Le journaliste conclut ainsi: «Les services officiels avaient emporté de haute lutte les résolutions d'Elizabeth et les fleurs qui devaient garnir sa loge allèrent orner le bureau de Simone Berriau.»

Il y a soixante-six ans, c'était aussi un week-end de Pentecôte, Elizabeth avait déambulé au marché aux fleurs, le long de la Seine. C'est ce qu'elle avait choisi de faire, samedi matin, juste avant de reprendre l'avion pour Londres. Des Parisiens agitent des drapeaux français et britanniques, crient «Vive la reine!» Sur un écran géant, installé sur la place, défilent des images en noir et blanc de sa première visite de 1948. La reine sait qu'elle ne reviendra plus. La boucle est bouclée.

 

AFP - ‎dimanche‎ ‎8‎ ‎juin‎ ‎2014
Saut de près de 900 parachutistes en Normandie pour commémorer le Débarquement

Près de 900 parachutistes militaires européens et américains ont sauté dimanche au dessus de la campagne normande (nord-ouest de la France) à l'occasion du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, a constaté une journaliste de l'AFP.

Venus de France, des États-Unis, d'Allemagne, des Pays-Bas de Belgique, de Grande-Bretagne, de Pologne, de République tchèque et d'Italie, les parachutistes ont sauté au dessus de La Fière, lieu mythique des parachutages du 6 juin 1944, à cheval sur plusieurs communes dont Sainte-Mère-Église, sous les yeux d'un nombreux public.

Des milliers de personnes ont assisté à ce saut commémoratif en présence du ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, 13.348 Américains, embarqués à bord de 800 avions, ont été parachutés sur six zones au dessus et autour de Sainte-Mère-Église et 4.400 sont arrivés à bord de 328 planeurs, a rappelé Stéphane Lamache, historien au musée Airborne de Sainte-Mère-Église, dédié aux troupes aéroportées.

Le Débarquement du 6 juin 1944 a impliqué un total de 156.200 hommes.

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