Morlaix Poèmes Joel jardin
Morlaix Poèmes Joël jardin
Parfums de lavandes
Par-ci et par-là les papillons virevoltent
Dansant légèrement au dessus des récoltes.
Que se passe t'il donc au fond de mon jardin ?
La nature est éveillée depuis ce matin.
Anges de lumière ou petits démons de soie
Leurs ailes multicolores égaient mon émoi.
En tournoyant au dessus des fleurs de lavandes
S'enivrent des odeurs les abeilles gourmandes.
Sous le soleil les braves ouvrières butinent.
Face à tous les opportuns leurs dards se mutinent.
Ressortant des clochettes des roses trémières
Tout couvert de poudre d'or paraissent bien fières.
Ho lala ! Que se passe t'il dès mon approche
Me voyant ressortir des ciseaux de ma poche.
A présent c'est la bonne saison de l'été
Le temps de faire ses confitures a sonné.
Moi aussi l'humant j'adore ce frais parfum.
Bien cuit mon ventre rêve de ce coulis fin,
Déjà de grand plaisir frissonnent mes papilles
M'imaginant napper une glace vanille.
En bourdonnements les gracieuses rouspétèrent.
L'un après l'autre les brins bleutés se coupèrent.
Avec mes hôtes le bon contact s'établit.
Lentement en bouquets mon panier se garnit.
Mes doigts bien récompensés de cloques avancées
Je me dis que mon travail n'est point terminé.
Afin que Dame Nature se régénère
Repiquons des boutures de lavandes en terre.
Joel Michel (Morlaix)
Poèmes Joël jardin
TOUT EST SILENCE
Aujourd'hui autour de moi pèse un grand silence
Seuls quelques merles bougent cherchant leur pitence,
Grattant les parterres du bassin endormi,
Etirant de temps en temps leurs ailes endolories.
Dans le firmament les nuages s'effilochent
Comme les franges d'une écharpe qui s'accrochent.
Après l'hiver les frimas sont toujours présents,
De leur froidure sur nos corps se ressentant
Provoquent encore de belles et longues morsures,
Formant sur notre peau de lourdes engelures.
Les toiles d'araignées au frais soleil levant
Brillent de cent éclats de givre de diamant.
Les nouvelles pousses encore toutes frileuses,
Se parant la nuit de ces colliers de poudreuses,
Au bout de leurs branches étirent vers le beau ciel
Leurs jeunes feuilles cherchant le chaud soleil.
Encore gelées ces cascades toutes frileuses,
De leurs stalactites s'écoulent lumineuses
Des eaux limpides sortant en légers filets,
D'où quelques larmes de cristal éclaboussaient.
Dérangeant ces rares minutes si précieuses,
Réactivant dame nature silencieuse,
Nos amis les humains de leurs engins bruyants
Nous ramènent dans le royaume des vivants.
Joël Michel (Morlaix)
Poèmes Joël Jardin
LE RENOUVEAU
Venez voir où je suis né
C'est plein d'arbres et plein de prés.
Vous pourrez donc respirer
Le parfum des fleurs coupées.
Admirez moi ces fourmis
Qui travaillent sans répit,
Portant les graines cueillies
Pour les ranger dans leurs nids.
Ecoutez donc roucouler
La haut sur la cheminée
Ces pigeons qui vont s'aimer,
Réunis pour cette année.
Mais qu'il est beau ce printemps
De rosée resplendissant.
C'est gai le chant des oiseaux
Annonçant le renouveau.
Venez voir les belles abeilles
Virevolter dans le ciel,
En déployant leurs jeunes ailes,
En soulevant leurs corps frêles.
La ruche c'est le printemps !
Sortez de votre sommeil.
Pour la réserve de miel
Rebutinez au beau temps.
Tous couverts de leurs parures
Les arbres de leurs ramures
Abritent tous ces beaux nids
Que les oiseaux ont construits.
Qu'il est doux de bon matin
De siffler sur les chemins,
D'entendre les oisillons
Répondre par leurs chansons.
Nous voyons de nos buissons
Ressortir tous ces pinsons,
Et comme de petits anges
Voler toutes les mésanges.
Cela ne va pas durer
Car le temps est détraqué.
Nous nous posons la question
Où sont passées les saisons ?
Joël Michel (Morlaix)
Poêmes Joël jardin
Malicieuse libellule
L'enfant attrapa une libellule.
De son petit air narquois il lui dit :
-J'épargne ta vie jusqu'au crépuscule,
Après tu monteras au Paradis.
-J'ai une idée s'exclama la maline,
Rejoins moi dans mon beau monde enchanté.
Aux couleurs dorées, à la taille fine,
En un bon poisson tu peux te transformer.
Ivre de sa nouvelle découverte
En faisant confiance à la bonne fée,
De la proposition l'enfant accepte.
Lentement il se vit diminuer.
Nageant librement dans l'eau toute fraîche,
Sa taille rapetissait de nouveau.
Très bien cachée tout au fond d'une brèche
Quelqu'un attendait notre grand nigaud.
L'attrapant entre ses énormes pinces
La larve de libellule riait.
Ses chances de vie devenant minces
Le gamin se repentit de ses méfaits.
Reprenant sa première apparence,
Celle d'un jeune et tendre chérubin,
Comprenant que vivre a plus d'importance,
Pour sa prisonnière il rouvrit sa main.
Joël Michel (Morlaix)
Poèmes Joël jardin
Rose que j'aime
Poême Joël jardin
La ronce
Tulipes reines de printemps
Encore couvertes de perles de rosée,
Frissonnant en début de matinée,
Se réveillent sous les simples caresses
D'un doux vent aux intentions de tendresse,
Les tulipes reines de nos printemps,
Tapissant tous les jardins et les champs.
Fleurs toutes sensuelles et bien gracieuses,
Fleurs très simples aux belles formes harmonieuses,
Grandes, doubles, triomphes, perroquets
Vous ravivez nos massifs et murets.
Vos corolles rouges, blanches, violettes,
Au bal du renouveau lui font la fête.
Sous la chaleur des rayons printaniers
Vos calices s'ouvrent au Dieu jardinier.
Plantées en égarées, en solitaires,
Votre fraîcheur égaie nos beaux parterres.
Mais attention les dernières gelées
Pourraient bien vous flétrir et vous faner.
Attendant que les belles journées passent.
Profitez de ce vent qui vous embrasse.
Joël Michel (Morlaix)
Poêmes Joël jardin
C'EST LE PRINTEMPS, VIENS CHANTER !
Mais que m'arrive t'il donc depuis ce matin,
Par plaisir je chantonne le même refrain.
De légères idées envahissent déjà ma tête,
Sûr c'est le printemps nouveau suis-je vraiment bête !
Tourne tourne mon magnifique papillon,
Tout heureux danse pour nous en grands tourbillons.
Viens danser près de moi, allez franchis le pas,
Déploie tes ailes qui sont faites pour cela !
Comme appelé par les chauds rayons du soleil,
En m'annonçant le renouveau qui se réveille,
Pour venir donner le bonjour à mes carpeaux,
Furtivement je m'approche du bord de l'eau.
Couleur ogon, couleur en or, couleur d'argent,
Couleur uniforme, aux dessins bien différents,
Seigneurs koïs reflétant vos robes à la lumière,
Brillez de cent éclats dans le jardin de pierre.
Arbres changez par vos pétales ces flocons,
Offrez nous en cadeau vos premiers beaux bourgeons.
Caressés par le vent ils étirent leurs feuilles,
Ceux qui n'ont pas résistés font déjà leurs deuils,
Sur fond de pelouse des tulipes rouges,
Sous le grand vent des belles jonquilles qui bougent,
Annonçant au monde la nouvelle saison,
Campagnes montrez vos premières floraisons.
Protégés par nos soins petits oiseaux d'amour,
Tout près de la maison on vous voyait toujours
Cherchant la dernière nourriture donnée,
Aujourd'hui c'est le printemps avec moi chantez !
Joël Michel (Morlaix)
Poèmes Joël jardin
Agacements
En ce mois de décembre le froid est bien là,
Surprenant le monde de ses premiers frimas.
Surprise ! Surprise ! En silence d'église
Le manteau blanc est tombé en faisant sa prise.
Depuis de longues heures tournoient en cadence
Les flocons se déposant sur la plaine immense.
Se camouflent dans les bosquets et dans les haies
Les oiseaux frigorifiés aux regards inquiets.
Au jour levé s'approchant des habitations
Les piafs s'affairent en quête d'alimentation ;
Sur leurs frêles pattes sautillant de leur danse
Sans se soucier du félin s'octroient leur pitence.
A l'affût bien au chaud derrière la fenêtre
Mon chat depuis longtemps guette les petits êtres.
Toutes dispersées quelques miettes de vieux pain
Leurs feront en ces heures un substantiel festin.
Au dossier de la chaise bien positionné
L'épieur suit tous les mouvements des bons gibiers.
Kic ! Kic ! Le toupet des aventuriers l'agace.
Les oreilles dressées il est prêt à la chasse.
Longtemps les miaulements saccadés se répètent
De ses poils hérissés sa longue queue fouette.
Tendu ne pouvant dissimuler son émoi
Frustré ses mâchoires claquent cela se voit.
« Mon maître laisse moi dehors juste un moment ! »
Veut il me dire, tournant la tête me suppliant.
Simba repu par sa bolée remplie dans l'heure
Se contenta de la chaleur de ma demeure.
Les nombreux vas et viens des chapardeurs se suivent.
Viendront manger successivement merles et grives.
Fatigué de ne pouvoir attraper ses proies
Sur la chaise le chat s'endormit cette fois.
Joël Michel (Morlaix)
Poèmes Joël jardin
Montage de mon amie Magalie
Le vieux puits
Pinçant brusquement en cette saison d'hiver,
Doucement le vent froid caressait notre terre.
Au sol la neige tombait sans faire de bruit
Le recouvrant de son blanc manteau dans la nuit.
Tous les animaux démunis de leurs abris
Recherchaient leur pitence en poussant des cris.
Dans le jardin en narguant de son arrogance,
En montrant au temps maudit toute sa prestance,
En mœllons de granit richement construit,
De sa peinture toute fraîche qui reluit,
Figé tout près du bassin le vieux puits trônait,
En tremblant des ardoises tant qu'il le pouvait.
Malins s'appropriant le dessous de toiture,
Nos copains à la recherche de forfaitures,
Sans arrêt piétinant la margelle trouvèrent
Aisément en ces lieux le gîte et le couvert :
Mangeant les graines placées sur le repose sceau
Repas copieux en cette saison pour oiseaux.
Amoureux du tambour et de sa manivelle,
Deux merles frappant énergiquement des ailes,
Parades et grandes séductions battant tambours,
En un va et vient incessant et tour à tour
Leurs récitaient leur mélodie en faisant la courre.
Heureux de trouver un logement pour le jour.
En ne se souciant guerre des flocons qui tombent,
Chassant les malheureux moineaux posant leurs ombres,
Etant les maîtres des lieux en terrain conquis
Le vieil ancêtre devenait leur paradis.
"Etale bien ta grâce et ta maçonnerie,
Mon beau puits lutte contre les intempéries !"
Joël Michel (Morlaix)
Poèmes Joël jardin
Premier envol
Depuis un bon moment c’est un vrai remue-ménage
De beaux oiseaux vont et viennent dans les feuillages.
Le printemps s’est depuis longtemps bien installé
En prenant comme aujourd’hui ces bons airs d’été.
Interpellé par de très nombreux gazouillis
Qui de là résonnèrent sans aucun répit,
Près de l’arbre à pas de velours je m’en approche
Pour découvrir que la vie est loin d’être moche.
Un oisillon s’accroche sur un rameau de branche,
Piaillant après sa maman en ce chaud dimanche.
Poussé par un des siens et tombé hors du nid
Tout désespéré il poussait de petits cris.
-Aide moi à monter ! Semblait il implorer.
Lentement ma main vers lui je l’ai avancée.
Afin quelle lui serve d’appui plus facile
Je voulus secourir cet être bien docile.
Par peur agrippé par ses pattes il ne décroche,
Pour sa vie je crains qu’un gros chat ne la lui fauche.
Tremblant après plusieurs efforts il se hissa
Comme fier de lui sur ma main il se posa.
Quelle drôle d’impression de sentir ce corps
Ayant la même chaleur qu’un enfant qui dort.
Pourrait on faire du mal à cette innocence ?
Certains n’auraient point de scrupule et de conscience!
De sa maladresse je me mis à sourire
De me craindre il ne pourra jamais me le dire.
Pourtant se sentant à l’aise il ne s’évada
De son petit bec ouvert il me supplia.
-Toi qui possède la taille d’un vrai géant
De ce nichoir pourrais tu me hisser dedans !
Que peut on faire en de pareille circonstance
Que de lui apporter toute son assistance.
D’un simple geste minutieux plein de tendresse
J’allais seconder cette mésange en détresse.
Prenant une photo pour notre souvenir
Cette scène improvisée devait m’attendrir.
A hauteur de l’ouverture il se faufila,
Déjà contre lui un compère se colla.
En m’écartant très discrètement de la place
Je laissais cet endroit aux bons parents bonaces.
Tard dans l’après midi les petits s’envolèrent,
Sous le vent à l’aventure ils virevoltèrent,
En cadeau dans leurs premiers vols désordonnés
Ils me montrèrent qu’ils étaient ivres de liberté.
Dans la soirée près de l’arbre un chat blanc rodait
Invité par les bruits que ces anges faisaient.
Quel beau festin ce bel appât aurait pu faire,
Si ma belle absence avait pu le satisfaire !
Joël Michel (Morlaix)