Balade à Plouigneau : 2 circuit de la chapelle du Mur

Balade à Plouigneau: 2 circuit de la chapelle du Mur

De la scierie de la Villeneuve à la Chapelle du Mur jusqu'au hameau de Lann Conan

 Scierie de la Villeneuve

Lotissement Picard

 Sentier menant à la route de la chapelle du Mur

 Vue sur les bâtiments du domaine du Mur

 La chapelle du Mur

 La chapelle Notre-Dame du Mur (1890), édifiée par l'entreprise Even sur des plans de Le Guerrannic, pour Marie de Lannurien (comtesse de Guernisac). Il s'agit d'un édifice voûté de plan rectangulaire, avec chevet à trois pans. Son clocher mur possède une chambre de cloche. L'ancien édifice était dédié à saint Herbot. La chapelle abrite une statue d'une Vierge ouvrante 

 Tourelle de la propriété du château du Mur

 

Ancien passage à niveau

Route de la chapelle du Mur direction la voie ferrée

Passage inférieur de la voie ferrée Paris-Brest

 Route de Kergréac'h

 Hameau de Kergréac'h

 Lavoir de Ty Bras

Une entrée du domaine du château du Mur

 Retour vers le passage inférieur de la voie ferrée

 Prendre à droite vers Guernennic

Hameau de Guernennic

 Sentier menant au hameau de La Roche

Passage inférieur de voie

On prend à droite vers La Roche

Hameau La Roche

 Hameau Créac'h Cudon 

 Dans la descente prendre le sentier à droite pour rejoindre la rivière de Tromorgant

La rivière Tromorgant

A l'intersection on prend à gauche vers Lann Conan

 Hameau de Lann Conan

Comments

[Emmanuel]

On peut lire aussi le livre d'Yvon HERVE, le maire de Sainte-Sève, "Itinéraire d'un hussard de la République" aux Editions Skol Vreizh, très intéressant qui parle justement de Plouigneau et de La Chapelle du Mur. Et le dernier livre que j'ai offert à ma vieille Mammig. A galon. Emmanuel

[jps]

JE VOUDRAI VOUS ENVOYER UN PHOTO DU MOULI DE MA FAMILLE saliouà la chapelle du mur pour savoir ce q il en reste mon mail jean-paul.saliou@wanadoo.fr

[de Kerdrel Emman]

J'ai un oublié un élément essentiel. Ou plutôt deux en un. Je l'ai évoqué brièvement et vous-même l'avez fait en montrant la route qui passe devant la chapelle du Mur et qui conduit à la ligne de chemin de fer, avec le passage à niveau bloqué pour des raisons de sécurité, ce que je peux comprendre. J'ai moi-même, comme un sacré couillon, lorsque j'étais jeune, coincé mon pied et ma chaussure un jour dans un rail. Je n'étais pas fier, c'est le moins qu'on puisse dire.

Je regrette qu'on ne passe plus par là, par le passage à niveau et la maison des LE GALL, en débouchant sur la grille du château du Mur. Ca faisait tout son charme. J'imagine la campagne sans les trains, tout était d'un bloc, dans ce territoire, il n'y avait pas de coupure, entre la chapelle et le château, entre les fermes du début du du chemin. Prosper PROUX râlait après cette invasion des progrès techniques et des trains parce qu'il disait que ça allait faire tourner le lait des vaches. Mais par la suite, on pouvait quand même passer et puis la SNCF et autres ont fermé la route et l'ont détournée en coupant des champs, en rajoutant un pont, une sorte de passage souterrain affreux, mais surtout, ils ont détruit la fontaine qui arrivait chez mon oncle où nous allions quérir de l'eau fraîche lorsque j'étais enfant. Nos ingénieurs et grands pontes oublient toujours l'essentiel dans ce genre de travaux gigantesques : la vie. Même si quelque part, c'est pour la préserver d'un côté, ils la détruisent de l'autre. Je regrette ces bouleversements. Mais il me reste en mémoire, le son, le bruit, du passage du train et même j'entends encore la sonnerie du passage à niveau. Et longtemps, ce bruit était comme une musique, le passage à vive allure de la locomotive et des wagons me rassurait et me permettait de m'endormir, chez mes grands-parents maternels. J'étais bien, chez moi. Quelquefois, je le perçois encore et ça m'émeut au plus haut point et lorsque je vais visiter mes cousins et que par bonheur un TGV passe à la vitesse de l'éclair, la sonnerie ne retentit plus au passage à niveau qui n'existe plus, mais le train lui est là et le son de sa vitesse toujours aussi prégnante, merveilleuse. Combien de fois suis-je allé au passage à niveau pour saluer les miens qui prenaient le Paris-Brest ou combien de fois l'ai-je pris moi-même, baissant la vitre, afin d'honorer ma famille venir nous dire au revoir, alors que nous avions la rage et le désespoir au ventre de quitter ces lieux magiques ?!



Emmanuel AUDREN de KERDREL

[de Kerdrel Emman]

C'est évidemment un des endroits que je connais le mieux au monde, le hameau de la Chapelle du Mur, avec autrefois le café, bar, tabac, épicerie, dépôt de pain et central téléphonique d'Elisa, la maison de Rosalie et de son mari Fustec, je pourrais en parler des heures et des heures. J'ai presque envie d'écrire, qu'une grande partie de ce que je suis, de mon être le plus intime, vient de là. C'est certain, tout mon côté bretonnant, vient du Mur, de 1962 à 1970. De ce coin du Trégor. Rien que de voir la route je suis ému, chaque maison, chaque parcelle, qui conduit à la chapelle, au château et aux maisons alentours, je les connais par coeur. Même la maison des gardes-barrières qui n'existe plus où travaillait les LE GALL que j'aimais beaucoup. Je les revois tous, je les entends tous. Ils vivent à travers moi. C'est là que ma mère est née, dans cette immense baraque, d'une beauté inouïe.

Dans son malheur, mon grand-père PENGUERN a eu beaucoup de chance, lui et sa soeur ont perdu leur père très jeune. Il était dans La Royale, et il a été emporté à Brest par le choléra. Est-ce pour cette raison que sa tante GUERNISAC qui n'avait pas d'enfant lui a donné le château du Mur ? Peut-être...

Il a vécu là et est enterré sous la chapelle, avec ma grand-mère. Je me souviens très bien de son inhumation, j'avais sept ans, ce qui a provoqué chez moi un traumatisme tellement puissant qu'il m'aura fallu attendre des années avant que la psychanalyse ne me permette enfin de le résoudre et de le comprendre. Il y a aussi, la mère de ma grand-mère maternelle née PINEL, et puis le frère de ma mère et sa femme, ma marraine.

Moi qui aime me rendre dans les cimetières, j'en rage de ne pouvoir aller sur la tombe des miens et les saluer, leur parler, leur conter la vie à hue et à dia, près des GUERNISAC, des autres PENGUERN, des MONNIER et des KERDREL, et de ma chère Aline BEUZIT.

On n'imagine pas, plus, comment c'était autrefois, dans les années de mon enfance, dans les années 60, ça bourdonnait, c'était une véritable ruche, tout alentours du château, toutes les fermes étaient habitées et vivantes, avec les chiens qui aboyaient, les chats, les poules, les coqs, les tracteurs, les foins à faire, les vaches qui mugissaient, à traire, le beurre à baratter le cochon à tuer, les poules à nourrir, les tandad à la Saint-Jean d'été, les Pardons en Septembre, le château était rempli, plein à craquer d'adultes et de gamins. Tout était beau et vivant. C'était magnifique.

Aujourd'hui, il ne reste plus que deux ou trois fermes en activité sur une vingtaine, la plupart sont en ruines ou abandonnées et le château est habité par ma cousine qui vit entre la capitale et Plouigneau.

Ce long chemin que vous menez depuis le départ de Plouigneau m'interpelle et j'aimerais le faire moi aussi.

Vous n'évoquez pas Restigoù et je le regrette, car pour moi qui me suis rendu une fois devant, ce manoir caché, situé du même côté que le Mur, est lié à mes études universitaires et la connaissance de l'oeuvre de l'écrivain bretonnant Prosper PROUX qui si je ne m'abuse résidait là ou avait épousé quelqu'un originaire du lieu ou quelque chose comme ça. Et mon cher Professeur, le poète et écrivain bretonnant Yann Ber PIRIOU, de Ploumilliau, a gravé cette anecdote dans ma mémoire.

La rue de Grainville au départ du bourg me fait toujours penser à mon amie Bérénice MANAC'H et à son père Etienne qui allait souvent dans le Bois de Grainville...



Emmanuel AUDREN de KERDREL