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modélisme trains
9 février 2011

Bretagne train. Combien d'années pour gagner huit minutes?

Brest et Quimper à trois heures de Paris:Paru dans le Télégramme

 

9 Février 2011

 

Train. Combien d'années pour gagner huit minutes ?

9 février 2011 à 08h15 - 8 réaction(s)

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Brest et Quimper à trois heures de Paris. Ça sonnait comme un slogan, ça ressemble aujourd'hui à un projet. Le coup d'envoi de la procédure de la «phase2» a été donné, hier, àRennes.

 

Voir le document de synthèse du comité de suivi

L'affaire n'est pas formellement décidée, personne ne se mouille sur une date et les financements ne sont pas arrêtés. Hubert du Mesnil, le président de Réseau ferré de France, est venu en personne participer, hier, au comité de pilotage du projet Bretagne à grande vitesse. Il n'est pas venu pour caresser dans le sens du poil les espérances des Bretons mais pour affirmer clairement qu'il croit au projet. Un message bien reçu par les présidents de Région, de Départements et d'agglomérations, réunis autour du préfet de région. 

Un objectif inscrit«noir sur blanc» 

En 2016, la ligne à grande vitesse LeMans-Rennes sera achevée et les travaux sur les voies Rennes-Brest et Rennes-Quimper auront bien avancé. Dans cinq ans et 4,4milliards d'euros d'investissements, les voyageurs auront gagné cinquante-et-uneminutes entre Montparnasse et les gares finistériennes:au lieu de 3h59 aujourd'hui, il ne faudra que 3h08. Il restera alors à gagner les huitminutes de trop. 

Ce sera l'objet de «BGV, phase 2», qui est désormais inscrit d'une manière satisfaisante dans l'avant-projet revu et corrigé du Snit (Schéma national des infrastructures de transport). Ce n'est plus la discrète mention du premier jet, où le projet breton de «tendre vers trois heures» était évoqué en annexe comme un exemple d'action possible. Aujourd'hui, il est écrit noir sur blanc dans le corps du texte que l'objectif est d'atteindre les trois heures. 

Encore des étudeset des propositions 

Cet objectif nécessitera l'aménagement de sections de lignes nouvelles (les «shunts») à l'ouest de Rennes. Combien de kilomètres? Sur quelles portions du trajet?À quel coût?Qui paiera? À quand la fin de chantier ? Hubert du Mesnil se garde bien de répondre. «Il faut être prudent», dit-il en évoquant la procédure qui devra précéder les décisions. D'abord, les services de Réseau ferré de France devront procéder aux études techniques et financières qui déboucheront, en 2013, sur des propositions de solutions. Ces options seront alors soumises au public, fin 2013, selon la procédure lourde du «grand débat public» au cours de laquelle les citoyens seront invités à s'exprimer. 

Début des travauxau mieux en 2017 

Courant 2014, la commission nationale du grand débat dira si, oui ou non, il faut se lancer dans la réalisation. Ce n'est que là que l'on pourra dire:«C'est gagné!». Suivront l'enquête publique et la déclaration d'utilité publique(2015), les acquisitions de terrain, les études réglementaires (loi sur l'eau, sites archéologiques...). Au mieux, si toutes les étapes s'enchaînent sans perdre de temps, les premiers chantiers de cette phase2 pourraient démarrer en 2017, alors que les 3h08 viendront d'être atteintes. Et les 3heures en vitesse commerciale seraient pour quand? Là, personne ne se risque à un pronostic. 

«Deux projets menés en parallèle» 

Quant au projet ferroviaire Rennes-Nantes via Notre-Dame-des-Landes, Hubert du Mesnil exclut catégoriquement qu'il puisse avoir quelque impact que ce soit surBGV. «Ces deux projets sont menés en parallèle, sur des territoires voisins mais distincts», déclare-t-il. «Nous verrons s'il y a matière à travailler sur des sections communes, et à proposer des solutions communes. Mais il faut d'abord bien s'imprégner des préoccupations des deux territoires». 

Réseau ferré de France donne plus 

RFF vient d'annoncer que sa contribution au financement de la LGV LeMans-Rennes serait de 1,432milliard d'euros, soit 43% au total au lieu des 40% initialement prévus. «Nous n'avons jamais fait autant», commente Hubert du Mesnil. Pourquoi l'avoir fait? Pas seulement parce que j'aime la Bretagne, mais parce que c'est un bon projet», répond-il. Un bon projet, c'est-à-dire un projet qui permettra à RFF de se payer sur les péages facturés à la SNCF, laquelle les répercutera sur les voyageurs. Ceux-ci verront-ils le prix du billet s'envoler ? 

Pas s'ils sont suffisamment nombreux pour remplir les trains et augmenter le nombre de départs. Nul doute que les perspectives démographiques de la région ont incité RFF à augmenter sa part. En attendant, ces 43% vont permettre aux collectivités bretonnes (Région, Départements, agglomérations de Rennes et Saint-Malo) de voir leur part de financement réduite d'autant, c'est-à-dire trente-neufmillions d'euros (sur 895millions d'euros). 

Enveloppe fiscale partagée 

Autre événement financier: la Région a décidé de partager avec les autres collectivités impliquées de la LGV l'enveloppe fiscale de la TIPP (taxe sur les produits pétroliers) du Grenelle 2, soit trente-cinqmillions d'euros annuels. Un cadeau-surprise pour des partenaires qui ont joué le jeu de la Bretagne... et qui pourraient être invités à recommencer.

 

  • Alain Le Bloas

Infographie train

 

 

train

 

 

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