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modélisme trains
16 janvier 2021

Poèmes Joël: mes délices

 

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Mes délices

Dîner est le meilleur moment de la journée
D'être à table est un instant vraiment désiré.
Devant le frigidaire je mène la danse
Bien affamé le ventre creux me met en transe.

J'aime grignoter des crêpes à la mayonnaise
Accompagnées de tartines à la béarnaise.
J'aime badigeonner mes splendides poissons
De cette succulente crème de marron.

J'aime dévorer du poulet au chocolat
Mélanger des petits pois avec du nougat.
Je mange des frites à la confiture aux fraises.
Comment se fait il donc que je devienne obèse ?

De tous ces beaux regards méprisants je m'en moque
Mes brefs sentiments envers eux sont réciproques.
Beurrant d'une couche de saindoux sur mon pain
Cela ouvre l'appétit et ça glisse bien.

Qui ose me dire que je n'ai point de goût
Apparemment mon estomac s'adapte à tout.
Ne sachant cuisiner croyez moi je dévore
Le ventre bien rempli je redemande encore.

Comment réfléchir quand on a la panse vide.
Pour bien travailler il faut se sentir solide.
Il vaut mieux faire envie que de faire pitié.
Ce beau proverbe je tiens à le conserver.

Joël Michel (Morlaix)

 

 

Les deux pigeons

Plop! Plop! Plop!

La pluie commence à tomber
Par cette journée d'été.
Allez il faut s'abriter
Avant d'être tout mouillé !

Passant tout près d'une grange
Ce bel abri les arrange.
Les deux beaux amants se taisent
Tout enlacés à leur aise.

Ils n'ont trouvé de mieux:
De jouer aux amoureux,
Seuls, allongés dans le foin.
Le tonnerre gronde au loin.

Leurs plus doux baisers s'échangent.
Unis on dirait des anges.
Les étreintes se prolongent
Et la fatigue les ronge.

Comme pour les surveiller,
Deux pigeons se sont posés
Sous le toit pour roucouler,
Prenant un air étonné.

Le vent redoublant de force
Pour partir cela se corse.
Leur belle nuit sera douce
Dans leur lit souple de mousse.

Ils dorment profondément
En attendant le beau temps.
Leurs coeurs font un joli bruit
Accompagnant cette pluie.


Plop! Plop! Plop!

Joel Michel (Morlaix)

 

 

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Non! Tu n'iras pas sur l'ordi. Et moi alors?

GESTES TENDRES


Doucement tu me regardes, tu m'épies.
Ironiquement je devine ton souci.
En marchant tous les deux sur le même chemin
Timide tu n'oses pas me donner la main.

Essoufflés nous asseyant sur l'arbre coupé,
Tout lentement près de moi tu t'es rapprochée.
Tes beaux yeux bleus suivent mes rides joliment,
Bien ensemble nos regards se croisent en riant.

Que c'est doux d'avoir un jeune enfant près de soi
Qui caresse votre front du bout de ses doigts.
En s'illuminant les étoiles de ses yeux
Me font me rappeler que je deviens un vieux.

Que c'est tendre de prendre un enfant par la main
Afin de partager notre énorme chagrin.
Vous pouvez lui confier plusieurs de vos secrets
Et de suite vous devinez tous ses souhaits.

Entre nous la glace a fini par se briser,
Dans tes gestes tendres je l'aurais deviné.
De ta poche tu me montres des figurines
De Walt Disney, une photo de ta lapine.

Spontanément nos têtes se sont rencontrées,
Sur mes joues tes lèvres m'ont donné un baiser,
Ton petit bras s'enroula autour de mon cou.
Et une nouvelle amitié naissait entre nous.

Joel Michel (Morlaix)

 

 

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Joli fripon

Ronronnements. Ronflements. Mais qui fait ce bruit ?
Tout recroquevillé au beau milieu du lit,
Récupérant de ses bons moments de folie,
Notre acrobate profite bien de la vie.
Etirements. Bâillements. « Bonjour mon chéri.
Alors tu te réveilles. As-tu bien dormi ?

Qu'il est vraiment beau cet age de l'innocence
Où la fatigue est reine de la somnolence.
Oubliant pour un long moment ses forfaitures,
Bien recouvert d'une douillette couverture,
Doucement posée par une main de tendresse
Dort profondément l'être de délicatesse.

Tout jeune félin et plein de vivacité
Ce boudin à ressort joue de rapidité.
Sournoiserie, taquinerie, légèreté,
Plein de malice, espièglerie, aimant jouer,
Souplesse, élasticité et agilité,
En font de lui un fripon vraiment endiablé.

Bercé par ce doux silence en toute quiétude
Dormir dans la journée devient son habitude.
Confiant recherchant sans cesse notre présence
De notre famille il en changea l'existence.
Témoin silencieux de nos actes il surveille
Fouineur et très discret de tout il s'émerveille.

Le matin au moindre mouvement il bondit
Et se faufilant entre nos jambes il nous suit.
C'est un gentil croisé siamois aux poils très courts,
Ses doux yeux sur fond bleu nous invitent aux mamours.
Tantôt mi ange car tantôt mini démon
Le fripon est notre chat, Simba est son nom.

Dans les recoins des meubles, caché, il nous guette.
De ses pattes sur nos pieds il leurs fait la fête.
Venant se blottir, cherchant la moindre caresse,
Se faisant pardonner de toutes maladresses,
Apportant la joie de vivre par sa présence,
De le savoir radieux est notre récompense.

Joel Michel (Morlaix)

 

 

LES LETTRES RENVERSEES


Tout en refouillant dans ma mémoire
Mais vous n'allez pas tellement croire
Je retrouvais un A renversé.
En repensant je l'ai redressé.

En reprenant la lettre suivante
A l'allure bien plus imposante,
Un M avec deux jambes écartées
Ici mon gros cerveau a douté.

En assemblant une lettre I
Tout de suite j'ai très bien compris,
En collant la sixième le E
J'ai écrit notre mot amitié.

Quand je recompte sur tous mes doigts
Car cela m'arrive quelquefois,
Je me dis que de mes vraies amies.
Elles prennent place dans ma vie.

En recherchant pendant tant d'années
Ce que veut dire le mot amitié,
A présent je suis bien rassuré
Le vide dans mon cœur s'est comblé.

En réfléchissant au plus long mot,
Ne rêvez pas ! Je ne suis pas sot.
Les femmes que j'aime font l'affaire.
Prendre plus je mets une barrière.

Que c'est doux de se savoir aimer,
Que c'est bon de pouvoir partager.
Le fait de vouloir trop disperser
Nous pouvons perdre toute amitié.

Joël Michel (Morlaix)

 

 

JARDIN, FAISONS LE MENAGE.


En arrivant les premiers beaux jours malicieux,
Chassent discrètement cet hiver ennuyeux.
Les derniers frimas tout lentement disparaissent.
De ses plus vifs rayons le soleil nous agresse :
Debout tout le monde le jardin vous attend,
Etirez vos bras, terminez vos bâillements.
Frileux les parterres s'éveillent de tristesse.
En couleur égayez les de votre tendresse.
Les arbres se parent de timides bourgeons,
Gelées les jeunes pousses tremblent de frissons.
Pour accueillir le printemps faisons le ménage.
Levons nos manches, prenons notre courage.
De bien nous bousculer le soleil a raison,
Pour décorer mettons nous à l'unisson.
Teints de leurs vieux vernis les bois font grise mine,
Avec les feuillages il faut qu'ils se dessinent.
Mettons en évidence ces jolis pontons,
Des couleurs sanguines les habilleront.
Sur les poutrelles bien souples les pinceaux passent,
En insistant dans les moindres recoins trainassent.
Du fond trop frais du bassin pour encourager,
Fiers de leur présence les poissons sont montés.
Heureux reprenant leur habituelle danse,
Leurs bouches voulaient nous dire avec insistance :
-Pour votre grand labeur nous vous disons merci,
Le bon choix de votre couleur est réussi.
Un travail bien fait mérite une bonne pause,
Dans ce cadre divin cela fait quelque chose.
Ce vermillon éclairant notre paradis,
De plaire nous ne nous faisons pas de soucis.

Joël Michel (Morlaix)

 

 

NETTOYAGE DE PRINTEMPS


Les tous premiers rayons de soleil apparaissent.

De ces lueurs les plus beaux jours de printemps naissent.

Après l'hiver profitons vite du beau temps

Car dans notre région il ne dure pas longtemps.

Sortis des derniers frimas les arbres bourgeonnent,

Profitant de la chaleur les oiseaux chantonnent.

Notre jardin demande beaucoup d'attention

D'y travailler pour nous n'est point une frustration.

En se mariant avec notre vie harmonieuse

La belle passion du bassin devient fiévreuse.

Que pouvons nous lui offrir de plus cette année

A part de continuer à le bichonner.

Ces koïs seigneurs des eaux cherchant de la tendresse

Méritent notre plus grande délicatesse.

Alors relevons les couleurs des boiseries,

Les effets des intempéries les ont ternies.

Trouvons lui donc des tons, plus gais, plus harmonieux,

Sur un fond de verdure faisons plus joyeux.

Avec du plaisir peignons nos jolis pontons,

En rouge symbole du feu, de la passion.

Plus jaloux le banc demande nos compétences,

Pour l'œil les ferrures noires ont leurs exigences.

Les romantiques peuvent venir dans le coin,

Pour rêver nous les accueillerons avec soins.


Joël Michel (Morlaix)

 

 


MAIS QUEL EST DONC MON PAYS

Je mettrais bien un zéro
A ce monde de barjots,
Et un grossier bonnet d'âne
Aux gens fous qui le profanent.


Je me souviendrais pour longtemps de mes huit ans
Quand passaient devant nous les convois de camions,
Tous bondés d'hommes hostiles criant et chantant,
Lançant de forts slogans afin que nous partions.


« Le climat devient enfer,
ls vont défendre leurs terres.
Tout nous annonce la guerre.
Prends bien garde militaire ! ».


De l'autre coté de la Méditerranée
En coeur les canons se sont mis à chantonner.
Peu de jours après les durs combats s'engagèrent,
Poussées hors du pays les familles rentrèrent.


« Pays tu n'es pas le mien,
Ici je ne suis pas bien.
Papa et Maman rentrons
Dans notre pays breton ! » .


Mal accepté par les enfants de mon quartier,
Mal vu par leurs parents il fallait s'adapter.
Tout au début tout était sujet aux brimades
Alors arrivèrent souvent les empoignades.


« Retourne dans ton pays
Tu n'as rien à faire ici !
Ô ma terre où je suis né
Pourquoi vouloir condamner ! ».


Natif de parents et de grands parents bretons
Pourquoi devoir subir toutes ces vexations,
Depuis ma naissance je vis en morlaisien,
C'est ma ville mon pays je n'y suis pour rien.


Les mots ont de la portance,
Les poings de la résonance,
Pour supprimer les nigauds
Créons un monde nouveau.

Joel Michel (Morlaix)

 

 

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Heureux comme un roi

Ce matin tout heureux de moi pour une fois
Seul dans ma salle de bains je me sens un roi.
Me regardant ironiquement dans la glace
Je ne pus m'empêcher de faire des grimaces.

Prenant gentiment la brosse sur l'étagère
Tout content je changeais de coupe afin de plaire.
Relevant mes mèches grisonnantes bien haut
Sans apport de gel le maintien est sans défaut.

A présent que j'ai pris l'air d'un beau gigolo
En souvenir je voudrais prendre une photo.
Amusées de me voir ainsi mes filles en rire
Me trouvant devant ma femme ce fut le pire.

Motivée une vieille envie s'empara d'elle
Voulant me voir avec une tête nouvelle.
« Mais enfin que caches tu derrière ton dos ?
Pourquoi as-tu pris ta tondeuse et tes ciseaux ? ».

Cela devient la fête de mes longs cheveux.
Déjà ils tombent sur mes épaules de vieux.
Bruissent les lames, ronronne bien le moteur,
Mon visage luira de ses sillons rieurs !

Joel Michel (Morlaix)

 

 

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Réseau trainjoel
La magie cordonnée du modélisme, de la peinture,
du relief et de la poésie: un régal.

PLAISIRS DE PEINDRE


Pour améliorer la décoration

De notre fameux réseau miniature,

Méritant notre excellente attention

Marions nos plus surprenantes montures:

Ces trains que notre belle collection

Montre fièrement à chaque passage

A ces gens venus en admiration,

Voir nos plus magnifiques paysages.

A ce diorama pour lui donner vie

Des tubes coulent de vives couleurs.

Me dévoilant leurs richesses infinies

Mon grand cœur frémit déjà de bonheur.

Le tri des teintes semble compliqué

Avec les nuances de l'arc en ciel.

Devant les tons froids et chauds très variés

Mon choix se portera sur le soleil.

Arpentant la surface du décor

De plaisir mes pinceaux dansent de fête.

En choisissant cette occasion en or

Scintillent les tons forts de ma palette.

Peignant sous la souplesse de ma main

Comme par magie le produit s'étale

Me dévoilant aux contours des chemins

De splendides fleurs aux nombreux pétales.

Au petit matin le tableau s'achève.

Les lueurs de l'aube pointant leur nez

Lourdes mes paupières exigent une trêve,

Endolori mon corps veut se coucher.


Joël Michel (Morlaix)

 

 


Sur les ailes de mon coeur


Tu as dix sept ans mais tu n'es pas toujours sage,
Bien partie pour me chatouiller parfois j'enrage.
Sans vraie limite tu embêtes ton vieux père
En obtenant la complicité de ta mère.


Quand tu passes tes deux bras autour de mon cou,
Tu embrasses mes deux joues de mille bisous.
En disant à mon oreille « papa je t'aime »
De connivence ta sœurette en fait de même.


A la maternelle quand j'allais te chercher,
Toute radieuse tu te mettais à crier,
Et déjà bien amusés les parents d'élèves
Partaient de l'école avec le sourire aux lèvres.


Pour tes gros problèmes tu restes silencieuse.
Tes relations de cœur restant très mystérieuses,
En prêchant le faux je te taquine parfois
Pour découvrir ton fabuleux Robin des bois.


Pour moi tu ressembles aux quatre mois de l'année
Car très changeante je te vois te transformer.
Ta jeunesse dans les premiers jours de printemps
Parfume de ses douces odeurs mes cheveux blancs.


Mais le bel oiseau ausssi fort de ses richesses
S'éloignera loin du ruisseau de ma faiblesse.
Tarie ma source ne pourra plus l'abreuver,
Avec ses propres ailes il devra s'envoler.


Protégée à l'abri bien au chaud dans le nid,
Pris dans le tourbillon de la vie tu grandis.
Tu as dix sept ans et les ailes de mon cœur
Ne faisant le bonheur tu chercheras ailleurs.


Joel Michel (Morlaix)

 

 

Qui se cache derrière mon dos ?



Quelqu'un voudrait se cacher derrière mon dos,
Quelqu'un de valeur qui n'est jamais au repos.
Main câline, main friponne qui ordonne
Au joli résultat qui ne surprend personne,
De formes allongées apparemment très bizarres,
De ses segments articulés elle accapare.
Que veut elle donc cacher derrière mon dos ?
C'est bien sûr cet adorable doigt rigolo,
Bien écrasé par inadvertance au boulot.
Son ongle choqué prit un bon coup de vieillot.
Vêtu de chaud dans sa tenue de camouflage
Doigt Apollon ne peut plus faire des ravages.
Auprès de Doigt Amuseur tenant la place,
Blessé le Doigt Indicateur fait la grimace.
Oreilles toutes étirées, visage charmant
Sans accrocher présentait son vieux pansement.
A présent gêné pour faire tout son tripot
Ces bons gestes quotidiens deviennent zéros.
Chut ! L'index se posant lentement sur ma bouche
M'indique la méfiance aux questions bien trop louches.
Avec Seigneur Pouce son ami complice,
En pinçant tout ce qu'ils touchent ils sont plein de vice.
Du volumineux majeur au dard bien narguant
Ne vous en approchez quand il est mécontent.
Quand a notre timide annulaire discret
Paresseux dans son coin rêvasse à souhait.
Piquent, griffonnent, gratouillent et des fois chatouillent
Mais à trop demander mes phalanges s'embrouillent.
Empressées, pour la rendre au septième ciel, fouillent.
A trop insister belle partenaire mouille
Prenant la Lune Sacrée pour la Voie Lactée,
L'Astrologue imparfait s'est encore oublié.
Dans la journée par ce travail, accaparé,
Mon doigt ne peut jamais vraiment se reposer.
De le condamner je me trouverais sévère
Alors pour la guérison laissons le temps faire.
Croyez moi de tous c'est celui que je préfère
C'est un des plus câlins celui qui exagère.
De vous vanter ses qualités me fait grand bien,
Je ne vous le vendrais pas car c'est le mien.

Joel Michel (Morlaix)

 

 

Magicien

Magicien laisse mon cœur encore s'ouvrir,
Ou enfoncé dans son silence il va mourir.
Depuis des mois n'entends tu pas son désarrois ?
La tristesse rend mélancolique crois moi.

Les lettres de mes mots mécontents se plaignent.
Reportant à demain mes poèmes gangrènent.
Magicien avec nous pantins de bois tu joues.
Rien que pour ton amusement tu nous secoues.

Par simple amitié je la prenais dans mes bras.
De la voir pleurer ainsi je ne pouvais pas.
Amour par ta belle magie tu m'as poussé
A ouvrir mon noble cœur pour le lui donner.

En tirant sur tes ficelles je gesticule.
Epris d'elle je dois passer pour ridicule.
Je dois bouger avant que cela ne s'aggrave,
De prendre le mors aux dents me parait plus brave.

Allons, beaux poèmes revenez à souhaits !
Allons belles syllabes raccordez vos versets !
Voyelles et consonnes cicatrisez mes plaies,
Vos absences prolongées faisant leurs méfaits.

Depuis un bon moment je ne savais écrire,
Les vers résonnant en moi ne voulant sourire.
Magicien retire ton puissant maléfice,
De continuer ainsi pousserait au vice.

A présent laisse nous donc vivre en liberté.
Seul je voudrais savoir encore m'exprimer.
Hé ! Amour ! À la faute il ne faut me pousser.
Vous les idées soyez bien parées à m'aider.

Magicien que tes précieux bras ne me retiennent
Ou ses larmes amères se mêleront aux miennes.
Amour, pour que la vie lui paraisse plus belle,
Fais que notre amitié devienne éternelle.

Joel Michel (Morlaix)

 

 

Bien au chaud


Depuis la soirée la tempête nous fait rage
Dans les très vieux arbres continuent son ravage.
Dans la nuit les malheureux chênes aux nœuds craquants
Tous secoués perdent leurs feuilles et tous leurs glands.

Les bois coupés attendaient dans la cheminée
Que les maîtresses flammes viennent les lécher.
Jaloux comme des maris qui voudraient épier
Les vents se déguisent en volutes de fumée.

Frigorifiée, tremblante par ce très grand froid
Pour te réchauffer viens te blottir contre moi.
Dans ce lit la chaleur dégagée sous les draps
Nous invite à continuer nos bons ébats.

Par les persiennes s'échappent les hurlements
Provoqués par ces courant d'air en imitant
La symphonie de nos trop brefs gémissements,
Rythmant notre douce musique sur leurs chants.

A l'aube Dame Nature s'est réveillée
En veillant sur tous les amants bien enlacés.
Les braises crépitent fort dans la cheminée
Comme les chauds amours récemment consommés.

Brûlant ces ardeurs la tempête s'est calmée.
Tout le cher monde fait la grâce matinée.
Afin que les amoureux finissent leur nuit
Marchons à pas de velours sans faire de bruit.

 

Joel Michel (Morlaix)

 

 

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PETITE POMME.

Pour nous tous aujourd'hui est un jour merveilleux,
Mes pensées reviennent comme si c'était hier.
Le parcours vers l'hôpital nous rendait anxieux,
Approchant de notre but nous nous sentions fiers.

Un évènement prédit devait arriver,
Tout le monde attendait la naissance de bébé.
La venue d'une fille nous était bien annoncée,
Les heures suivantes allaient nous le confirmer.

Les contractions s'intensifiant plus rapprochées,
Sous la douleur Maman se mettait à hurler.
L'apport d' oxygène l'a vite conforté
Atténuant sa souffrance elle a abusé.

Sifflotant, pouffant, criant elle délirait,
Tournant sa tête vers moi je la câlinais.
Des cris, des pleurs et la vie est au rendez vous,
De la poche l'enfant sort mouillé de partout.

Soulageant mes doigts torturés par mon épouse,
Je pris l'enfant pour le blottir contre ma blouse.
Pour une simple erreur de vessie mal vidée,
Bébé naîtra le deux juin au lieu du premier.

Se passant bien tout ceci n'a point d'importance,
Vite oublions les cris, les pleurs et les souffrances.
Mes enfants me rendent le plus riche des hommes.
Joyeux anniversaire ma Petite Pomme.

Joel Michel (Morlaix)

pour toi ma chérie

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Où est le marchand de chansons?

En résonnant en nous du matin jusqu'au soir,
Nos rêves sont si beaux et toujours pleins d'espoir,
Nous apportant avec eux la joie et l'amour,
Nous donnant une âme errante de troubadours.

Je nous voyais courant dans ce beau champ de fleurs,
Tout plein de vie nous enivrant de ces odeurs,
Nous cachant parmi ces pétales de couleurs,
Dans ce bon nid douillet dormant sous la chaleur.

Blottis l'un contre l'autre nous étions si bien,
Passant le temps libre à nous faire des câlins,
Nous échangeant sans arrêt nos baisers si doux,
Nous donnant des comportements de jeunes fous.

Un matin je retrouvais mon champ tout fané,
Avec lui tous mes espoirs s'étaient envolés.
Mes plus noirs cauchemars m'avaient vite envahi.
Un grand froid remplaçait cette chaleur du nid.

Pour elle je me suis réveillé ce matin,
Ma plume ne suivait plus le même chemin.
N'écrivant plus les mots du cœur, les mots d'amour,
Les mots à nous, les mots je t'aimerais toujours ! ».

Alors je resterais tout triste dans mon coin,
Tant que je ne m'allongerais pas dans ce foin
Ou parmi les coquelicots, les fleurs sauvages,
Surveillé par les beaux oiseaux au doux ramage.

Avez-vous vu le marchand de chansons,
Celui qui nous offre toutes ces illusions.
En le croisant dites lui que j'ai mal au cœur,
Que de sa baguette il me rende mon bonheur.

Joel Michel (Morlaix)
Que ferais je sans toi ?

Assis sur mon banc attendant de tes nouvelles,
Je reste penaud à penser à toi ma belle.
Tout doucement cette déprime m'envahit,
Habillement dans mon corps se construit un nid.

Je voudrais bien remuer mais je ne peux pas,
Elle endolorit ainsi mes jambes et mes bras.
L'attente de ta réponse est interminable,
Elle me provoque des douleurs inconfortables.

Il me faut bouger ne pouvant rester ainsi,
A la longue mon cerveau deviendrait bouillie.
Allons un petit geste, je marche et je sors.
Par ma volonté je dois me sentir plus fort.

Que ferais je sans toi, je n'aurais plus la foi
Mon manège c'est toi, cela est vrai crois moi.
Finies notre amitié, notre complicité,
Mon restant de vie va être bouleversé.

Tends moi juste la main, un petit mot n'est rien.
Ne me laisse pas souffrir je ne suis pas bien.
Que ferais je sans toi, je ne vaux plus rien.
J'attends ton simple mot et tu le sais très bien.

Joel Michel (Morlaix)

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Ma Reine, laisse moi mener la danse


Fais un pas en avant, fais un pas en arrière !
De pouvoir mener cette danse j'en suis fier.
N'arrêtons pas près de toi je me sens si bien.
Attention à tes pieds, base toi sur les miens.

Nous venant des cieux écoute cette musique.
Offert à nos dieux son air parait féerique.
Nous appelant tous deux vers des lieux fantastiques,
Nous nous emporterons dans un monde magnifique.

Restes y dans mes bras et laisse toi bercer.
Sa mélodie voudrait nous faire voyager.
Ferme moi tes beaux yeux et laisse toi mener.
Dans ce monde magique il nous faut pénétrer.

En toile de fond accompagnant la chanson,
Imaginant l'orchestre et tous ces grands violons,
Ecoute la mélodie du monde monter,
Choeurs de tous ces êtres qui se mettent à aimer.

Fais un pas en avant, fais un pas en arrière !
Ecoute la musique avec ses jolis airs.
Le ton romantique dit : -encore dansons !
Serre moi la main nous l'accompagnerons.

Illuminant pour nous deux la voie lactée
Vois tu dans le ciel les étoiles se bercer ?
Pour préserver notre chaîne de l'amitié,
Viens te reposer sur mon nuage ouaté.

Ecoute cette musique elle nous entraîne,
De nous faire perdre la tête elle est certaine.
Tourne ma toupie, tourne, tourne mon amie !
Les cheveux voltigeant heureuse tu souris.

Chantant tout gaiement, la musique bat son plein.
Sans perdre haleine nous reprenons le refrain.
Partageant mon bonheur sous le beau firmament,
De tes yeux soyeux coulent des perles d'argent.

Joel Michel (Morlaix)
Cette âme que j'admire

Ma tête toute éperdue par mes belles pensées
En la voyant devant moi se mit à rêver.
En voyageant sur mon nuage de ouate
Ma passion pour cet être ne fit que s'accroître.

Longuement respectant sa présence docile
Mes beaux yeux bleus balaient son visage immobile,
Contournant lentement la finesse des traits
Découvrent cette simplicité qui me plait.

Se cachant sous cette carapace bat un cœur
Courant sûrement après ce monsieur Bonheur.
Cherchant à déceler l'expression qui m'attire
Le mien me pousse vers cette âme que j'admire.

Dans ces prunelles de feux que dois je comprendre,
Belle Dame que veulent elles sous entendre ?
Une grande solitude se déguisant
A moi voudrait communiquer apparemment.

Comme une fleur qui voudrait se faner,
Comme un appel de détresse dissimulé,
S'agrippant tristement à la moindre présence,
Sa tendresse se révèle avec insistance.

Je voudrais bien aider ce bel esprit en peine,
Que de contempler sa photo cela gêne.
Pour cette femme prisonnière de la vie
J'aimerais tant devenir son meilleur ami.

Joel Michel (Morlaix)
Pour quoi, pour qui ?

Pourquoi pour moi le monde ne tourne pas rond,
Pourtant je ressors mes beaux sentiments à fond.
Dois je baisser les bras, faut il que je désiste,
En échec de l'amour devenir réaliste ?

Depuis ces dernières années je me dépasse
Aux durs labeurs je remue ma vieille carcasse.
Etant toujours présent auprès de mes amies
De fuir est leur façon de me dire merci.

Pour qui dois je encore faire battre mon cœur
Je ne vois que leurs trahisons et leurs malheurs.
Ne suis-je bon que pour soulager les blessures,
Calmer tant de haine de ces couples en ruptures.

De baisser les bras redeviendrait ma faiblesse
Près d'elles j'en avais trouvé tant de richesses.
De cette triste vérité sur ma réflexion
Dois je l'admettre comme belle punition.

Pour quoi, pour qui dois je actuellement souffrir
Je n'avais qu'un peu de tendresse à vous offrir.
Inutile de me déguiser en apôtre,
Vos doux yeux ne sont destinés que pour les autres.

Ce soir dans le cœur j'ai un sentiment de vide,
Sur la joue je ramasse une claque perfide.
Non vous ne me verrez pas encore pleurer.
La vie continue. Souffrir est ma destinée.

Joel Michel (Morlaix)

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Adieu !

Aujourd'hui je suis triste de vous l'annoncer,
Le moment fatidique est vraiment arrivé.
Amies j'espère que tout va bien se passer
Et que seules vous n'allez pas tout regretter :
Ces moments de neige, de vent, de froide pluie,
Souvent enfermées à lire ma poésie.
Assis derrière mon ordi je composais
Des mots, des vers, qui en poèmes s'assemblaient,
Pour vous distraire, pour vous faire grand plaisir,
Pour faire connaissance, vous sentant sourire.
Aujourd'hui en ce jour je n'ai pas oublié
Les phrases dites très douces, les mots confiés.
Près de vous toutes passant de longues journées,
Des après midi entiers, de chaudes soirées,
Sur messagerie ma vie je l'ai racontée,
Partageant et créant de très belles amitiés.
Gardant pour toujours en mémoires ces liaisons
Je dois donc répondre à votre interrogation.
Ensemble alors chantons : « ce n'est qu'un au revoir ! ».
Soudain de vos poches sortant vos beaux mouchoirs,
Et frottant vos yeux tout mouillés de désespoir,
Bien sur vous n'allez certainement pas me croire,
Les bonnes choses ont aussi une belle fin,
Tout doit toujours suivre strictement son destin.
Les jours, les semaines, les mois ont défilés,
Bravant ces tempêtes notre ciel s'est bleuté,
Apportant avec lui la chaleur du moment,
Faisant ressortir les espaces fleurissants.
Et bien je vais dire la stricte vérité.
Et oui ils viennent vraiment de me l'annoncer,
L'hiver vient de mourir pour cette fameuse année,
A présent le printemps vient de le remplacer.
Adieu monsieur hiver merci pour l'amitié.
Mais au fait mes chères amies qu'avez-vous pensé ?

Joël Michel (Morlaix)
Encore besoin de moi

Lentement se colorient mes cheveux de blanc.
Et oui tu as tes seize ans comme passe le temps.
A chaque instant présent de nos journées trop brèves
Tu fais tout pour que nous puissions vivre nos rêves.

Ce matin vers les midis tes mains me chatouillent,
Mon corps encore meurtri de la veille dérouille.
Il faut se lever il est temps de déjeuner.
L'heure est tardive tu sais me le rappeler.

Assise face à moi tu ne me quittes pas,
Tes yeux pleins d'amour me disent : « - bonjour papa ! ».
Ton joli air très inquisiteur me questionne,
«-Pourquoi que tu souris ! », ta bouche me fredonne.

Les pieds appuyant sur le barreau de ta chaise,
Jambes toutes relevées tu sembles à ton aise.
Gâtée de ma présence tu veux me charrier,
Les plaisanteries fusent charmantes et variées.

Contemplant ta beauté mon cœur s'est déchaîné,
En revoyant en toi ma jeunesse passée.
Très tendre et passionnée, très secrète et fougueuse,
Ma fille volant mes câlins tu sembles heureuse.

Je souris car je veux te faire la surprise,
C'est beau de m'offrir le gâteau et la cerise,
Cherchant un thème pour faire ma poésie,
En me disant je t'aime j'ai vite compris.

Joel Michel (Morlaix)

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Poème fait en duo avec mon amie Magali (Magfo)

Coquillage insolite

Sous ce beau firmament d'été sur cette plage,
Main dans la main marchant tout le long du rivage,
Bercés par le clapotis des vagues qui grondent,
Cette grande étendue nous isolait du monde.

Nos fraîches empreintes le sable fin tout marqué
Les Présentait au vent pour bien les effacer.
Anormalement ma compagne trébuchait
Sur une forme insolite qui dépassait.

Sous mes yeux à deux pas je vis le coquillage,
Il était là s'offrant comme une belle image.
Amusée je souris, me baisse et après ramassage,
Le pressant sur mon oreille j'écoute son message.

Les paupières mis closes je me laissais bercer
Par le son mélodieux qui semblait m'embraser.
En offrande ce cadeau nacré je le tendais à mon tour
A mon très cher et généreux ami de toujours.

« - Je proviens de ces magnifiques îles lointaines,
D'où s'échouèrent ces fabuleux capitaines,
Lancé récemment par-dessus bord d'un navire,
Depuis des jours les eaux des courants me chavirent.

Ma porcelaine garde tous mes souvenirs,
Pour bien les entendre il suffit de me chérir.
Je vous conterais de belles chasses aux trésors
Effectuées par les grands pirates d'alors ! »

Prestement nous avons emporté ce conteur
Au contact doux, frileux en besoin de chaleur.
Près de la cheminée il se ragaillardit
Scintillant de mille feux couleur de rubis.

« -Gardez moi le soir, portez moi à votre oreille,
Voyageons ensembles au pays des merveilles ! »
Depuis ce jour béni où nous l'avons trouvé
Le très beau fossile nous parle du passé.

Chaque soirée tous trois partions faire un voyage.
Cela paraîtra fou d'aimer un coquillage.
Sachons regarder au delà de la raison,
Pour changer le monde en milliers de façons.

Magali (Magfo) et Joel Michel (Morlaix)
La portée des mots

Vérifie la signification de tes mots,
Vite concentre toi car on devient dingo.
Choisis bien leurs portées, il faut les écouter,
Car une fois sortis ils peuvent vexer.

Sélectionnons les expressions de tendresse,
Trions les bons encouragements qui caressent,
Eliminons la moindre des vulgarités,
Encourageons tout partage et toute beauté.

Dans ton esprit une simple idée va forger,
Désagréable sur ta langue va piquer,
Remarquant ta faiblesse va en profiter.
Prudence toute trace marquée va rester.

L'heure a sonné c'est le moment de vérité.
Allons les mots simples mettez vous par rangées,
Vous allez bien défiler à pas cadencés.
En quelques phrases vous allez vous amuser.

Les majuscules attention où que vous marchez,
Immaculées d'encre vos pieds vont tout souiller.
Les minuscules arrêtez donc de rouspéter
Vos tenues demandent à être un peu rajustées.

Le texte bien envoyé on croise ses doigts,
La belle tournure osée ne plait pas parfois.
Les retours d'écritures blesseront aussi.
Pour expédier un conseil d'ami: vérifie.

Joel Michel (Morlaix)

Merci les mots.

Notre existence comprend de nombreux passages,
Plein de bonheurs ou de malheurs, sages ou moins sages.
A un moment nous nous posons certaines questions
Sur les actes régissant notre évolution.

Allons ma main, écoute les, ce n'est pas bien,
Depuis un moment tu ne leurs construits plus rien.
Toute notre vie nous employons l'alphabet,
Avec ces lettres écrits leurs ce qu'il te plait.

Afin de faire s'exprimer mes gros doigts,
Les syllabes pour les faire agir ont le choix,
S'unissant aux voyelles forment des convois
De mots pour chercher au fond de mon émoi.

Alors allez y vous autres alignez les a,
Accouplez, adossez, formez les mots « aima ».
Ajoutez aussi, accumuler tous les i,
Appelez, apostrophez, griffonnez « amies ».

Astiquez, arque boutez, accrochez les m
Assouplissez, adoucissez, dites « - je t'aime ! ».
Arrondissez, apportez leur tout votre amour,
Attendrissez, cherchez pour écrire « - toujours ! ».

Pincez, piquez, pleurez, copiez « - peine perdue ! ».
Profitez, placez en fin de phrases «- peux plus ! ».
Partagez, parlez, partez, dites «- c'est foutu ! ».
Poussez, pouffez « - bien content de t'avoir connu ! ».

Si simple, si tendre, si siffleur, si cruel,
Si preneur, si poignant, si parfait, si mortel,
Aimer c'est un joli mot que je reconnais,
Aimer dans d'autres poèmes je l'écrivais.

Allez les minuscules de vos jambages, happez !
Ecartelez les phalanges, serrez, frappez !
Avec vos pointes de majuscules, griffez !
La grosse main lourde bornée doit remuer.

Lentement la boudeuse se mit à bouger,
Convaincue que l'on pouvait écrire « amitié »,
Un mot qui jusqu'alors lui était familier
Et que mon être meurtri voulait enfermer.

Sur le clavier les touches se mirent à frapper,
Laissant bien sur tout l'alphabet éberlué.
Les voyelles, les consonnes en farandoles,
S'inscrivaient sur mon écran en faisant leurs folles.

Le vrai plaisir d'écrire reprit peu à peu,
En faisant attention pour m'exprimer au mieux.
Ma tête et mes doigts retrouvèrent du bonheur,
A vouloir dire je t'aime à tous ces cœurs.

Pour les remercier d'avoir pu compter sur elles,
L'amour et l'amitié me redonnant des ailes,
A ces lettres obstinées, à vrai dire que j'aime,
Et pour toutes mes amies j'ai fait ce poème.


Joel Michel (Morlaix)

Petit air moqueur

Je ressens sur mon bras des crispements de doigts.
« -Papa je veux faire quelque chose avec toi ! ».
Que peut on répondre devant tant d'insistance.
L'été de se retrouver a de l'importance.

Prenant un joli air moqueur de circonstance,
Craignant un net refus, par acte de prudence,
Ma fille dissimule derrière son dos
Quelques tubes de couleur et quelques pinceaux.

Paysage de montagne thème choisi,
D'heure en heure ne lui donne point de répit.
Son premier vieux souci étant la mise en page
De me laisser la faire lui parut plus sage.

Assise à mes cotés concentrée sur l'ouvrage
Mon peintre commence crayonnage et gommage.
Sur toile vierge se dessinait le projet,
Son envie de création se réalisait.

Mélangeant les pâtes pour trouver les bons tons
Les poils de soie virevoltent et forment des ronds.
Les longs manches avec passion dansent sur la toile
Plaçant les nuages gonflés comme des voiles

Les chalets aux orgueilleuses balconnières
Se pavanent devant la bruyante rivière.
La somptueuse montagne domine au fond
Couverte de neige sur le haut de ses monts.

« -Papa là peux tu m'aider, il faut me tracer ! ».
Aux ordres je me nets à les exécuter.
Au moindre détail toujours aussi attentive,
Face à un problème elle soupire pensive.

Son front se plisse, sa main glisse très habile.
De la voir concentrée dans mon fond je jubile.
De ces moments ci j'en tire de grandes joies.
« -Mon beau plaisir c'est d'être présent près de toi ! ».

Joel Michel (Morlaix)

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Par les sentiers côtiers

« Allons mon Papa pour maigrir viens avec moi
De participer un peu tu en as le droit ! ».
Porter un sac à dos ce n'est que rigolade
Passe devant et attention à la dégringolade.

Les sentiers serpentant la côte de merveilles
Nous refont découvrir des criques exceptionnelles.
Profitant isolé de ce décor chéri
Chacun cherche son petit coin de paradis.

« Allons fais un effort mon courageux Papa,
Atteignons la Pointe qui domine là bas ! ».
Le long chemin escarpé indique le passage
En se profilant sous des voûtes de feuillages.

Au fil de ce parcours les jambes s'alourdissent,
Mademoiselle ma fille me fait un caprice.
Vaniteuse de sa fraîcheur elle a vu grand,
Ses jambes ne grimperont les rochers géants.

« Allons Papa je t'en prie faisons demi tour
Nous retournerons à la Pointe un autre jour ! ».
Ne cédant à son relâchement de jeunesse
Mon chemin se poursuit en silence de messe.

Ma volonté ayant raison de sa faiblesse
Au but ma fille découvrit une richesse :
De notre guet dominant la Baie de Morlaix
A perte de vue la mer bleutée s'étendait.

Jouant à cache-cache le fort du Taureau
Se distinguait majestueux des autres îlots.
Toiles tendues les voiliers regagnaient le large
Les vagues roulaient, se fracassaient sur les plages.

Le chemin du retour se fit à pas rapides
Une pause avait requinqué les intrépides.
Les arbustes vicieux semblaient coopérer
Et de leurs épines ne nous ont pas griffé.

« Hou lala que c'est difficile mon Papa
Mais d'être avec toi je ne le regrette pas ! ».
La réaction du soleil ne se fit attendre
Sur nos corps les rayons nous le firent comprendre.

A présent mes pommettes bien joufflues rougissent
Mon orgueil et ma ténacité me punissent.
A la maison sur mon lit tu t'es allongée
Bien blottie ta connivence a continué.

Joel Michel (Morlaix)

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Ne t'en vas pas !
Depuis des jours j'erre sur mon chemin
A la recherche d'un nouveau destin.
En solitaire je me sens perdu
Et ma souffrance ne me quitte plus.


Non ne t'en vas pas, ne me quitte pas.
Ne me laisse pas, je ne savais pas.
Allez on oublie, les mots sont sortis.
Allez c'est fini, tu vois je souris.

Tu dois pardonner, encore m'aimer.
On doit oublier et ne plus pleurer.
Sèche tes beaux yeux, je suis amoureux.
Restons tous les deux, soyons donc heureux.

En t'écrivant ces mots parlant d'amour
Les bruits sur mon clavier me rendent sourd.
Les appels du cœur cris plein de bonheur
Ces mots tapés me donnent leur chaleur.

Les lettres dansent devant mes yeux bleus,
Mes larmes amères sèchent peu à peu.
Mouillant le clavier tu vas te moquer,
De sourire tu n'as pas résisté.

Allons donc mon amie reviens
Sans ta présence je ne suis plus rien.
N'étant qu'une ombre depuis le matin,
Perdu je navigue seul sans entrain.

De nous écrire un mot, pas long mais beau,
Serait pour nous un magnifique cadeau.
Non ne t'en vas plus, ne me quitte plus.
Ne me laisse plus, je ne ferais plus
Joel Michel (Morlaix)

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La vie c'est comme cela

La vie c'est les milliards de poussières d'étoiles
Qui nous surplombent ici bas comme de grands voiles.
Tout se déplace autour de nous dans l'univers
Nous laissant pour vivre nos vieux sols et la mer.

La vie c'est ce soleil qui fait de bon matin
Cligner nos yeux de son chaud rayon bien hautain,
Essayant de réveiller notre belle terre
Ne différenciant point paradis et misère.

La vie c'est le reflet de toutes ces lumières
Qui sur toute goutte de rosée réverbère
De mille éclats comme des perles de diamants
Cela se passe ainsi depuis l'aube des temps.

La vie est comme le manège de nos oiseaux
Ou comme cet instinct de tous ces animaux
Qui de leurs longues journées interminables pensent
A mâcher pour remplir leurs estomacs immenses

La vie c'est ce nid se trouvant dans ce cytise
D'où s'élèvent des appels comme des caprices,
La faim tiraillant le ventre des affamés,
Leurs becs grands ouverts attendant la béquetée.

La vie c'est comme ces mères qui en s'approchant
De leurs progénitures aux duvets tout tremblants,
Pour entrer dans leurs maisons de fortune hésitent
Afin que l'humain ne découvre pas leurs gîtes.

La vie c'est l'enfant qui fouille la pourriture
Dans ces endroits puants cherchant leurs nourritures.
Certains d'entre eux seront livrés aux bons plaisirs
Des hommes crapuleux et de leurs vils désirs.

La vie est ce soubresaut fait quand tu as peur
Lorsqu'à l'improviste sur toi tombe un malheur.
Je serais prêt de toi pour que mes bras t'enlacent
En échange de douces lèvres qui m'embrassent.

La vie c'est ce bébé que l'on mettra au monde
Poussant ces premiers cris et qui déjà nous gronde.
Tu feras de moi le plus heureux des papas
Tu verras bien tu ne le regretteras pas.

La vie c'est l'amour que je lis dans tes yeux
Suivant mon texte et que tu le trouves merveilleux
Aussi c'est d'entendre simplement un « je t'aime ! »
Et pour moi de te répondre par un « de même ! ».

Joel Michel (Morlaix)

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Noces d'argent

Où est donc passé le temps de notre rencontre ?
Attendant le train c'était le contre la montre.
Profitant toujours de nos merveilleux baisers
Enlacés nous ne sentions les moments passer.

Dans les rues de la ville nous nous réfugions.
Aux regards, très discrets, nous faisions attention.
Notre bonheur était nos premières embrassades,
Assis sur ce banc, sur le haut de l'esplanade.

Où est donc passé le temps de notre mariage ?
Nous avions pris des rides en avançant dans l'age.
Tout en fouillant dans ce vieil album de photos
Je me suis attardé sur nos portraits si beaux.

Surpris nos deux fameux sourires en disaient longs.
Trop ému je ne répondais à la question.
Ton coup de coude me fit revenir sur terre.
D'être ma femme tes yeux fripons en rêvèrent.

Où est donc passé le temps de notre jeunesse ?
Nous ne pensions qu'à nos échanges de caresses.
Pour vivre notre avenir nous nous projetions.
Tendresse et connivence furent nos raisons.

Joyeux anniversaire de noces d'argent,
Merci de m'avoir fait partager tous ces ans !
Malgré mes cheveux couleur dont ils doivent plaire,
Je serais trop partant si c'était à refaire

Joel Michel (Morlaix)

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Papa tu seras content

Oh mon brave papa que tiens tu sur ta tête ?
Aurais tu passé la nuit à faire la fête ?
Mais non mon gros nigaud ce n'est point un chapeau,
Il faut le tenir à la main c'est juste un sceau.

Oh mon brave papa où penses tu aller ?
Nous sommes le dimanche et point jour de marché.
Pour une fois laisse à la maison tes problèmes
Et viens donc te promener avec ceux qui t'aiment.

Etant au rendez vous le chaud soleil nous brûle.
Près des plans d'eau virevoltent les libellules.
Par cette belle journée de fin de saison
Chacun vaque aisément à ses occupations.

Rabaisse tes manches ou tu vas nous rouspéter
Par habitude tu ne s'aurais écouter.
Ici dans les broussailles les ronces gratouillent,
Les orties piquent et les feuillages nous chatouillent.

Dis mon papa de te lécher les doigts arrête
Ta panse te vend et à son jeu tu t'y prêtes.
Continue ta cueillette sans faire de bruit.
Contemple bien et ramasse tous ces jolis fruits.

Dis mon papa l'hiver tu seras bien content
De sentir fondre ou grincer sous tes jolies dents,
Ce gourmet de crêpes nappées de confiture
Résultat prisé de la cueillette de mûres.

Joel Michel (Morlaix)

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Courageux compère

Vers mon lieu de travail roulant tranquillement
Une lueur brillait de son point culminant.
Dirigée vers le ciel éclairant les étoiles
Apparaissait un rond vert que la nuit dévoile.

Tout seul la haut fixé sur son pied il domine
Laissant les usagers perplexes qui ruminent :
« A quoi, à qui peut elle servir cette lueur
Qui étincelle de sa plus belle couleur ! ».

Peut être veut elle diriger les avions
Très nombreux sont ceux qui se posent la question.
Fixé sur mât sur les hauteurs de la carrière
Elle expose son vert de teinte printanière.

Je vous présente mon compagnon de fortune.
Ce feu passera pour une fois à la une.
Que dire sur un compère de tous les jours
Celui qui vous commande à tous les tours.

Emmitouflé d'une simple cage de fer,
Seul habit pour affronter notre dur hiver,
L'année affrontant les grands froids en solitaire,
Courageusement il se comporte en corsaire.

Les grosses pierres tombent je les vois qui bougent.
Attendons son ordre le feu restant au rouge.
Les cailloux se concassent dans de grands fracas
Au dernier l'automatisme me guidera.

« L'ancien, aujourd'hui tu me parais bien rouillé,
Ici bien des années tu m'as accompagné.
En souvenir de moi pour terminer ton voyage
Je t'offrirais un châle servant de chauffage ».

Joël Michel (Morlaix)

Les mots

Pour toi tous mes mots paraîtront toujours les mêmes
Quand je te parle, quand je t'écris un poème.
Certains ont un vrai goût exquis, un goût de miel
Quand mes mots je les prononce à ton oreille.

Mon amour, mon amie sont des mots très charmants,
En moi font vibrer mon cœur car je les ressens.
Les utilisant par oral ou par écrits,
Pour toi ces phrases ressemblent à la poésie.

Mes mots peuvent aussi te charmer ou te blesser,
Mal interprété nous pouvons nous disputer.
Entre nous la fatigue n'est point étrangère,
Car elle peut nous pousser aux conflits cette guerrière.

Mais tout s'arrange quand je reste près de toi,
J'adore entendre le son de ta douce voix.
Point besoin de ces mots quand nous sommes amoureux,
Des phrases écrites se lisent au fond de nos yeux

Ma timidité m'empêche de bien parler,
Dire je t'aime, que je t'ai toujours aimée.
Tiens au fait ces mots je viens de les prononcer,
A ton oreille saurais- je les répéter.

Joel Michel (Morlaix)
 
Le lagon bleu
 
Oh la la !  Que ne ferais je pas pour vous plaire.
Bien sur que trouver de mieux pour vous satisfaire
Que de vous écrire un vers terminant par o,
Voyelle rimant bien avec le mot tableau.
Et oui ! C'est bien de celui-ci dont il s'agit,
De ces îles pour vous donner la nostalgie.
Traçons quelques traits légers pour la mise en page,
D'appuyer sur le crayon ne serait pas sage.
Teintons le fond. Bleu de Prusse et blanc se mélangent,
Pour peindre l'eau la couleur Outremer m'arrange.
Dans vos doux rêves imaginez ce beau lagon
Qui enchanteur s'étale jusqu'à l'horizon.
Pressons aussi sur le tube de vert foncé
Que pendent les sombres ramures des palmiers
Faisant de l'ombre précieuse au bord du rivage.
Que les ocres garnissent les cases à paillage.
Etendez vous sur le sable chaud de la plage
Profitez de cette splendeur du paysage.
Pour une fois ce charme, Paradis lointain,
Se trouve là devant vous à portée de mains.
Penseriez vous vous bronzer du soir au matin ?
Un peu de pâte brune vous donnerait du teint.
Petit à petit sur la toile se profile     
Une des plus rare beauté que sont ces îles.
 
Joel Michel (Morlaix)

GRAND MERE


« Ô mon Comana troulalère »
Comme le disait ma grand-mère.
Simplement une citation
D'un petit village breton.
Situé dans les monts d'arrée 
Où cette dernière était née.

Les cheveux blancs bien ramassés,
Femme au chignon tout enroulé,
Habillée couleur de la nuit
La sombre couleur de sa vie,
Jeune veuve de très bonne heure
Elle a du subir son malheur.

«Ô mon Comana troulalère »
De le dire elle était fière.
Vivant d'une simplicité,
Gagnant sa modeste journée,
Elle savait nous récompenser
Par un quatre heure ou un dîner.
 
Avec ses habits coutumiers
Je ne l'ai jamais vu changer.
Cette femme a l'air si fané 
Au travail savait résister.
Lavandière était son métier
Mon cœur ne l'a pas oublié.

« Ô mon Comana troulalère »
Tu avais un bon savoir faire.
Toujours te contentant de peu
Tu laissais causer les envieux.
Se promener à tes cotés
C'était notre grande fierté.

Les années ont vraiment passé
Mes trois enfants m'ont demandé
De leurs parler de ma mémé.
Leurs vœux viennent d'être exhaussés.
Dors bien dans ce grand cimetière
« Ô mon Comana troulalère ».
Joel Michel (Morlaix)

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Mon corps endormi

Chut ! Viens tout doucement et fais le moindre bruit.
En rêvassant de toi mon cœur s'est endormi.
Tendant ton oreille perçois ses battements,
La respiration rythmée de mes ronflements.

Ecoute cette cadence, la vie est là.
Je ressemble à un ange, ne trouves tu pas ?
A présent avance à pas feutrés vers le lit.
Voyant mon corps allonge toi près de lui.

Bien souriante tu me regardes dormir.
Tes belles envies reviennent et te font frémir.
Délicatement te rapprochant près de moi,
Coquine tu caresses ma joue de tes doigts.

En ressentant immédiatement ta chaleur,
Celle-ci réactive toutes mes ardeurs.
Te prenant dans mes bras c'est ce que tu voulais,
Câline tu t'occupes de mon imparfait.

Les embrassades ont largement dégénérées,
Les enroulades se sont vite succédées.
Heureux revenant tous deux du septième ciel,
Sur l'oreiller nos têtes tombent de sommeil.

Réveillée par les premières lueurs du jour,
Tu quittes cette chambre à doux pas de velours.
Chut ! Sors tout doucement et fais le moindre bruit,
Me laissant seul avec les rêves de ma nuit.

Joel Michel (Morlaix)

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Ville de lumières
D'un très joli clin d'œil en baissant les paupières
La ville me plait brillante de ses lumières.
« Mon bel ami viens découvrir tous mes secrets
En période de Noël mon cœur t'est grand ouvert! ».
Vertes, blanches, rouges, de toutes les couleurs,
Les illuminations m'attirant par leurs douceurs,
Revêtues de leurs soigneux apparats de fêtes
Montrant leurs richesses me font tourner la tête.
«Allez-y, approchez, regardez messieurs-dames ! »
Résonnent les hauts parleurs vantant leurs réclames.
« Allez, achetez, servez-vous petits et grands,
Sur les étals tout doit se vendre sur-le-champ! ».
Sur les trottoirs se meuvent des serpents humains
Aux airs renfrognés, à l'empressement malsain.
Emportant dans leur bel élan ma nonchalance.
Longs flux auxquels je n'oppose de Résistance.
Dans les supermarchés règnent les bousculades
Et dans l'énervement je risque l'empoignade.
Gare à celui qui flânera dans les rayons
A coups de caddies il n'y a pas de pardon.
Des porte-monnaie sortent les cartes et les sous.
C'est à celui qui rendra l'autre plus jaloux.
Dans les rues bondées les voitures me klaxonnent.
De leurs tintamarres mes oreilles résonnent.
Que la dite « ville de gaîté » me pardonne
Ayant passées du temps en ces lieux j'abandonne.
C'est que déjà me manque mon petit chez moi
Près des champs labourés bien entourés de bois.
Marchant de plus en plus j'accélère le pas,
Fuyant ces foules stressées que je n'aime pas.
« Reste, reviens, notre bruit n'est qu'une habitude,
Mes brillances captiveront ton attitude ! ».
Loin de la cité bourdonne encore la ruche,
Grouillant de mortels vêtus comme des peluches.
Les véhicules fumants circulant en tout sens
Emportent avec eux un mouvement de gens.
En ces jours saints la neige tombe abondamment,
Un des plus beaux cadeaux pour nos plus jeunes enfants.
Chaque être fête Noël à sa convenance.
De voir les autres heureux a le plus d'importance.
Joel Michel (Morlaix)
Ta crèche de pierre 

En insistant ses yeux doux d'enfant me supplient,
Le fait de pouvoir s'exprimer lui donne l'envie
De vouloir créer quelque chose de ses mains.
"Et si nous montions une crèche de jardin ! "
Un beau sourire s'épanouit sur ses lèvres,
Déjà de bonnes raisons se forgent de ses rêves.
Ne restant en place, me posant des questions,
Idées que nous allons mettre à exécution.
Sur une grotte son premier souhait se penche,
Maintenant il nous faudra relever nos manches.
Des pierres aideront à mieux l'installer,
A présent la voûte est enfin réalisée.
Notre végétation de mousses se compose
Avec un grand soin ta jeunesse les dépose.
Les courts chemins se réalisent en gravillons
Que ta nervosité l'étale à sa façon.
En stock quelques nains de jardin feront l'affaire
A coté des animaux décorons parterre.
Tes beaux cris de joie ne peuvent se contrôler.
Ce coin de rêverie tu l'as enfin gagné.

Joël Michel (Morlaix)
  
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